Un Noël pas comme les autres

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

Nous vivons cette année un Noël pas comme les autres… et c’est peut-être notre chance… une bénédiction, un cadeau du ciel. Comme l’étoile de Bethléem qui est apparue dans le ciel le 21 décembre dernier pour la première fois en 800 ans. Le contexte actuel fera peut-être que cette année, nous vivions une expérience spirituelle plus proche de celle du premier Noël.

Joseph a beau être de la famille de David, il est loin d’être de la classe dirigeante. C’est un charpentier, un manuel. Il n’est chef que de sa petite famille naissante. Quand un fou décide que le monde lui appartient et que tous les moyens sont bons pour imposer sa loi et pour faire marcher le monde à ses ordres, qu’est-ce que Joseph pouvait faire, à part obéir aux règlements ? Et les mesures devaient être particulièrement exigeantes pour que le couple n’attende pas la naissance avant d’entreprendre le voyage.

Non, Marie et Joseph ne sont pas confinés… mais ils sont contraints à s’éloigner de leurs proches à l’un des moments les plus importants de leur vie. À l’époque, la naissance d’un enfant, et particulièrement du premier-né, était un événement spirituel balisé par des traditions transmises de génération en génération. Marie accouchera loin des femmes significatives qui auraient été autour d’elle en temps normal. Le soir du premier Noël, rien n’allait se passer comme il devait pour Marie et Joseph et leur enfant. Et ai-je besoin de souligner que cet accouchement ne s’est pas passé dans les conditions les plus sanitaires. Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes… c’est comme dire que toutes les places aux urgences sont déjà prises. Au triage, la situation de Marie et Joseph n’a pas été jugée assez critique. C’est dans ce contexte d’isolement forcé et de dépouillement total où plane un réel danger de mort que Dieu choisit de venir à nous en Jésus pour nous sauver…

Nous sommes loin, très loin, d’une fête de famille dans l’abondance et la joie. Mais honnêtement… avons-nous vraiment besoin d’un prétexte pour fêter ? Plus que des divertissements pour nous distraire en ces temps troublés, n’avons-nous pas besoin, aujourd’hui comme hier d’un sauveur ? Quelqu’un qui nous ouvrira à une vie radicalement différente de celle qu’on avait avant… une vie qui se rapproche davantage au rêve de Dieu pour ce monde qu’il a créé et qu’il aime tant ? Un sauveur dont la vie ravive notre espérance : ceci n’est pas la fin du monde. C’est le début d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle.

Par la grâce de Dieu, c’est précisément ce que nous avons en l’enfant de Bethléem. Les grands tyrans du monde ont beau essayer de prendre les grands moyens pour marquer leur domination du monde. Noël nous rappelle que c’est dans la naissance d’un petit enfant que les plus gros projets d’avenir s’accomplissent. En cet enfant, Dieu ne s’impose pas, il s’expose à tous les dangers et toutes les souffrances de notre vie humaine pour que nous communions à sa divinité. L’enfant est non seulement notre exemple. Par l’Esprit saint, sa puissance créatrice, innovatrice et libératrice nous habite et nous anime nous aussi. Rien n’est impossible à Dieu.

Et si nous prenions l’étoile de Bethléem qui est apparue le 21 décembre dernier comme un signe ? Nous avons une occasion unique de vivre un Noël vraiment pas comme les autres. Dans l’amour et avec toute la puissance de l’Esprit-Saint en nous, par la grâce de Dieu, puissions-nous saisir cette occasion à pleines mains. Que nos célébrations de Noël soient davantage à l’image et à l’exemple du Christ, notre sauveur : moins de partys, mais plus de prière ; moins de courses à gauche pis à droite, mais plus de profondeur ; moins de socialisation, mais plus de solidarité ; moins d’échange de cadeaux, mais plus de don de soi ; moins de droits acquis pour les privilégiés et plus de justice sociale pour toutes et tous. Là où nous ressentons le plus cruellement les absences, que la présence du Christ nous comble de l’espérance d’une vie renouvelée, d’un amour qu’aucune barrière ne peut contenir. Après tout, nous n’avons pas besoin d’être proche du corps pour être proche du cœur, n’est-ce pas ?

Vœu pieux, tout ça ? Non, c’est la promesse de Dieu, la bonne nouvelle qui réjouira la création toute entière : un sauveur nous est né !

Ce Noël n’est pas comme les autres. Vivons-le vraiment autrement. Au cours des jours des semaines et des années à venir, comme au tout premier Noël, à l’exemple de Marie, prenons choses à cœur et réfléchissons-y profondément. Et à l’exemple des bergers, que toute notre vie fasse connaître ce que nous avons vu et entendu ce soir pour la gloire de Dieu et le salut du monde entier. Amen.

 

LECTURES BIBLIQUES

Luc 2, 1-20

 

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