Un hymne à l’Amour qui est le plus grand

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

Est-ce que ça vous arrive des fois d’avoir une chanson qui vous passe par la tête… et qui repasse… et qui repasse ? Ben moi, cette semaine… c’est un cd au complet qui me revient sans cesse : une compilation d’hymnes à l’amour. Et c’est à cause de vous… et des textes bibliques que vous avez choisis pour votre mariage. Tout d’abord, il y a 1 Corinthiens 13, un chapitre qui a comme sous-titre, « l’hymne à l’amour » dans plusieurs traductions de la Bible. Donc, je fredonne Édith Piaf depuis plusieurs jours. La deuxième piste de cette compilation m’est venue de ce refrain de l’apôtre Paul, « S’il me manque l’amour, je ne suis rien. S’il me manque l’amour, je n’y gagne rien… ». Là, j’entendais Sir Paul et les Beatles nous chanter : « All ya need is love… it’s easy ». Ensuite, c’était une chanson de Bruno Pelletier (que voulez-vous, c’est de ma génération) qui fait écho à l’extrait de l’Évangile que nous venons d’entendre : « Aime…c’est la loi de la Bible, le rêve encore possible d’un univers où tous les hommes seraient des frères…moi je te dis aime…c’est la seule vraie raison de vivre…le plus dur des chemins à suivre… »

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.

Si vous avez choisi ces deux textes bibliques, c’est sans doute parce que, au fil des ans, vous avez compris que l’amour, c’est ce qu’il y a de plus important dans la vie ; que même si on a tout dans la vie, sans l’amour, on n’y gagne rien. C’est aussi simple que ça. Et en même temps, le chemin de l’Amour est parfois dur à suivre. Il faut faire des compromis, voire des sacrifices, en amour et ce n’est pas toujours évident, n’est-ce pas ? Si simple et si dur à la fois.

Partout autour de nous, il y a des signes nous indiquant que le chemin de l’amour est un chemin difficile. Et là, je ne parle pas juste des couples qui ne durent pas. Il y a l’intimidation croissante dans les écoles et sur les réseaux sociaux, les divisions entre et à l’intérieur des communautés de foi ; et là, je n’ai même pas mentionné les employeurs et les gouvernements qui prennent les peuples à la gorge, ou les groupes extrémistes qui respirent la haine et qui sont capables des pires atrocités… certains, tout en invoquant le nom du Dieu tout puissant.

Et là me vient à l’esprit, le refrain d’une autre chanson…de Gilles Vigneault cette fois…  « Qu’il est difficile d’aimer…qu’il est difficile ! » Même les couples qui s’aiment le plus tendrement au monde font parfois le mal qu’ils ne veulent pas faire plutôt que le bien qu’ils veulent faire (Romains 7,19).

Et en même temps, partout autour de nous, il y a aussi des signes qui nous rappellent que l’Amour est définitivement le plus grand. Quand les vents se lèvent et la tempête du siècle fait rage, voilà que des hommes et des femmes donnent et se donnent… parfois au risque de leur vie… pour venir en aide à leur prochain… sans égard pour la couleur de sa peau, ses origines ou sa religion.

Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Certains d’entre vous m’ont déjà entendu raconter l’histoire d’un soir où j’animais une étude biblique sur l’extrait de l’Évangile que nous venons d’entendre. Tout à coup l’une des participantes demande : « Et si tu ne t’aimes pas tellement…toi-même ? »

Bon… la question se pose peut-être de nos jours, dans une société où l’individu – avec ses désirs et ses besoins, ses blessures passées et ses aspirations futures – est le point fixe autour duquel le monde tourne. Mais je ne crois pas que Jésus donnait un séminaire sur l’estime de soi lorsqu’il a enseigné que toute la loi et les prophètes dépendent de des commandements d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même (Matthieu 22, 40). Ceci devient d’autant plus clair que dans son sermon sur la montagne Jésus nous dit que toute la loi et les prophètes se résument en cette parole : ce que vous voulez que les autres fassent pour vous…faites-le vous-mêmes pour eux (Matthieu 7, 12). Donc, aimer notre prochain comme nous-mêmes ne dépend pas de notre estime de nous-mêmes mais plutôt de notre estime des autres ; et de notre capacité, en toute situation, de prendre une distance critique par rapport à nos mots et nos gestes. Dans quelle mesure donnons nous l’amour que nous aimerions recevoir dans telle ou telle situation ?

Concrètement, au plan interpersonnel, ça veut dire agir envers les gens de notre entourage – y compris ceux qui nous font de la peine, qui nous déçoivent ou qui nous causent des soucis – comme nous aimerions qu’ils agissent avec nous. Ça me fait penser à une voiture que je vois stationner dans mon quartier. Sur le pare-choc, il y a un autocollant sur lequel il est écrit « Soyez gentils avec vos enfants…ce sont eux qui choisiront votre centre d’accueil. »

Aux plans local et national, aimer son prochain comme soi-même veut dire traiter les gens de différentes opinions, différentes allégeances, différentes traditions, différentes religions, avec le même respect que nous voudrions avoir. Et ça veut dire répondre à la violence, aux crises et aux désastres internationaux avec la même sollicitude que nous voudrions recevoir si nous étions dans la même situation.

Non, aimer son prochain comme soi-même n’est pas toujours facile. Ça doit être pour ça que ce grand commandement est la loi non seulement de la Bible, mais de toutes les grandes religions. Une recherche rapide sur Google m’a donné une page avec l’équivalent de ce commandement dans une vingtaine de traditions religieuses. Mais en même temps, c’est exactement ce que des hommes et des femmes de toutes traditions – qu’ils pratiquent régulièrement ou de façon plus sporadique – font spontanément quand les vents se lèvent et les tempête font rage dans leur vie de couple, leur communauté, le monde. L’Amour est le plus fort, même quand le chemin est dur. C’est le message de la croix et la résurrection du Christ, n’est-ce pas ?

Cet amour est nôtre, par pure grâce. Ce que nous en faisons, ça nous appartient. Comme tout cadeau, nous pouvons essayer de le préserver, de le garder jalousement pour nous, pour le jour où nous en aurons vraiment besoin, pour une occasion spéciale, ou nous pouvons en profiter… et en faire profiter notre entourage. Cet amour que Dieu nous donne, nous pouvons le faire résonner autour de nous comme une chanson d’amour qui nous revient sans cesse pour nous rappeler nos plus beaux jours, le souvenir de tous ces rêves qui sont encore et toujours possibles, par la grâce de Dieu.

Aujourd’hui nous rendons grâce à Dieu pour la belle chanson d’amour qu’est votre vie de couple. Vous m’avez dit qu’avec l’aide de Dieu, vous avez bâti votre vie comme couple, comme parents, comme voisins, comme citoyens sur l’écoute, l’entraide, l’honnêteté et non-violence. Nous nous réjouissons de tout ce que le Seigneur a fait pour vous… et pour le monde à travers vous… par sa grâce. Que votre relation continue à être un hymne à l’Amour qui est le plus grand, l’Amour qui vient de Dieu et résonne dans le monde pour le rendre plus fraternel. Et que cette mélodie donne à d’autres l’envie de chanter avec vous. Amen.

Par Darla Sloan

Prédication pour un mariage dans le cadre d’un culte dominical

Le 10 septembre 2017 – Église Unie Saint-Pierre

 

 

LECTURES BIBLIQUES

1 Corinthiens 13, 1-3 et 13

Matthieu 22, 34-40

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