Qui enverrai-je ? Qui ira pour nous ?

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

« J’entendis alors la voix du seigneur qui disait : ‘Qui enverrai-je? Qui donc ira pour nous?’ » Comme au temps d’Ésaïe, notre monde a besoin de prophètes. Hommes et femmes prêts à se lancer… à parler haut et fort pour faire retentir la Parole de Dieu dans un monde devenu sourd à sa voix…

Nombreux des contemporains d’Ésaie avaient laissé de côté la religion de leurs ancêtres. Ils s’inclinaient devant de faux dieux, négligeaient la justice sociale et s’enrichissaient aux dépens des plus démunis de la société. Les gouvernants cherchaient la prospérité et la sécurité de la nation dans des alliances socio-politiques plutôt que dans la fidélité à Dieu. Et le message d’Ésaïe au peuple de Dieu retentit : courir après la richesse, les idoles, la puissance militaire, c’est courir à sa perte… Dieu seul peut sauver son peuple…lui assurer la paix et la justice. Plus ça change… plus c’est pareil. Beaucoup de nos contemporains ont laissé de côté la religion de leurs ancêtres et s’inclinent devant de faux dieux.

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.


À cet égard, je vous recommande fortement un documentaire sorti au début des années 2000 : The Corporation. Malheureusement, du moins à ma connaissance, il n’existe qu’en version originale anglaise avec sous-titres en espagnol. Le film ouvre en soulignant que la corporation a remplacé l’Église comme l’institution dominante de la société nord-américaine et la loi du marché a plus de poids que la loi de Dieu dans la vie quotidienne. Force nous est de constater que nos enfants peuvent reconnaître les logos et les marques de commerce avant même de savoir lire. De nos jours, la corporation est mieux connue…et plus fréquentée…que le corps du Christ. Et avec la corporation…c’est profit…sans égard pour la paix et la justice sociale…ni même pour la vie.

Si ce documentaire trace un portrait plutôt sombre de notre situation actuelle…il y a une lueur d’espoir à la fin. Par des gestes simples…à la portée de tous et de toutes…même ceux et celles qui se croient sans pouvoir…un autre monde est possible. Beaucoup le disent. Cette semaine, David Susuki, l’environnementaliste de renommée internationale s’est même déplacé jusqu’en Gaspésie pour marteler son message. Il faut changer de comportement. Beaucoup le disent… mais l’Église n’a-t-elle pas un mot particulier à dire à ce sujet? Et comment le faire retentir? Dans le langage biblique, on dirait, il faut se repentir. Se repentir, c’est changer de comportement en se retournant vers Dieu.

Notre monde a besoin de d’hommes et de femmes pour les rappeler… par leurs paroles… mais surtout par la cohérence entre leurs paroles et leurs actes… que c’est Dieu qui donne la paix et la sécurité à son peuple…que la Parole de Dieu est une source intarissable de richesses; richesses qui donnent vie. Il nous faut des hommes et des femmes pour témoigner, comme l’extrait du livre d’Ésaïe le fait, que bien que le ciel et la terre soient remplis de la gloire de Dieu, le temple demeure un lieu privilégié pour entrer en contact direct et personnel avec Dieu et pour rencontrer ses anges (ses messagers) qui nous offrent le soutien et l’encouragement nécessaires pour répondre à l’appel de l’Éternel.

« Qui enverrai-je? Qui donc ira pour nous? » (Pause) Et notre silence, est-ce l’écho du crie du cœur d’Ésaie qui se lit de la manière suivante dans la Bible en français courant : « Hélas, me voilà condamné au silence car mes lèvres sont indignes de Dieu et j’appartiens à un peuple aux lèvres tout aussi indignes de lui. Or j’ai vu, de mes yeux, le Roi, le Seigneur de l’univers. » Ou est-ce l’écho de Pierre qui, lui aussi, reconnait sa propre faiblesse à côté de la puissance de Dieu à l’œuvre en Jésus pour offrir la vie en abondance… au delà de toute espérance? « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur! » N’ayez pas peur! La Parole de Dieu…remplit nos silences! Reconnaître notre faiblesse, confesser nos péchés (c’est-à-dire, tout ce qui nous sépare de Dieu) c’est s’ouvrir au pardon… au don de la vie nouvelle offerte gratuitement par Dieu. C’est arrêter de fuir et de s’enfouir dans l’illusion de notre autosuffisance… ou de notre impuissance… afin de laisser Dieu s’approcher de nous…pour transformer à tout jamais notre vie…et le monde dans lequel nous vivons.

C’est la bonne nouvelle pour nous ce matin. Oui, il est vrai que, dans l’extrait du livre d’Ésaïe que nous venons d’entendre, l’immense sainteté de Dieu est proclamée pour marquer la radicale distance entre la grandeur de Dieu et la condition humaine. Mais nos lectures de ce matin nous rappellent aussi que notre Dieu est le Dieu qui se laisse voir…et interpeller…par les êtres humains. Dieu se fait assez proche pour nous toucher personnellement. Et en Jésus Christ, sa Parole est faite chaire…et fait route avec nous là où on se trouve sur le chemin de la vie.

Aujourd’hui encore Dieu nous appelle. Que sa Parole comble nos silences et nous permette de répondre avec Ésaïe : « Me voici, envoie-moi! » Amen!

Par Darla Sloan

2 juillet 2017 – 4 Pentecôte A17 – Église Unie Saint-Pierre

 

LECTURES BIBLIQUES

Ésaïe 6, 1-8

Luc 5, 1-11

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