Que dois-je faire?

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

« Que dois-je faire pour ce peuple ? » Que cette question résonne en moi ! C’est ma prière quotidienne depuis des années ! Que faire pour participer à la revitalisation de la communauté des enfants de Dieu que je suis appelée à accompagner ? La question devient particulièrement pressante lorsque j’ai l’impression qu’on n’avance pas vite où lorsque je fais face à l’adversité. Bon… à date, personne n’a voulu me lapider… mais quand même… Il m’arrive assez régulièrement de me tourner vers Dieu et de l’implorer comme Moïse l’a fait : « Que dois-je faire pour ce peuple ? »

C’est aussi une question que j’entends très souvent lors de mes rencontres pastorales. À toutes les semaines ou presque je rencontre des gens qui ont le désir sincère de faire la volonté de Dieu, de travailler à sa vigne (image biblique pour évoquer le royaume des cieux, le monde tel qu’il sera quand la volonté de Dieu se fera sur la terre comme au ciel). À toutes les semaines, je rencontre des gens qui ont soif de Dieu, qui ont soif de participer à l’œuvre de Dieu dans le monde de sorte que tous ses enfants aient la vie en abondance et puissent louer et servir l’Éternel notre Dieu en toute liberté.

« Que dois-je faire pour ce peuple ? »

Mais quand on a soif, que la route nous parait très longue et qu’on a l’impression que nos leaders ne font rien pour améliorer le sort du monde… cela ne devrait pas nous surprendre que les gens se mettent à protester, à quereller. Dans la peur ou l’angoisse, devant la souffrance ou l’ombre de la mort, face à un obstacle apparemment insurmontable ou un avenir incertain… qui n’a jamais demandé : « Le Seigneur, est-il au milieu de nous oui ou non ? »

Oui, il arrive au peuple de Dieu de douter de sa présence et de son action dans le monde. Il arrive aux enfants de Dieu de quereller, de protester… même contre ceux et celles qui ne cherchent que leur bien. Oui, il arrive que le peuple mette Dieu à l’épreuve. Et à bien y penser, mieux vaut mettre Dieu à l’épreuve que de lapider son prochain.

Les Israélites querelle contre Moïse, fait de lui la cible de leur frustration, leur colère, leur peur et leur anxiété. « Pourquoi nous as-tu fait sortir d’Égypte ? C’est de ta faute si on souffre ! »  C’est souvent sur nos alliés les plus proches qu’on déverse notre fiel, n’est-ce pas ?  Mieux vaut se lâcher lose contre Dieu… Dieu est capable d’en prendre.

Avez-vous remarqué ? Les querelles et les épreuves n’empêchent pas Dieu d’agir. Dieu assouvit la soif de son peuple. Du rocher, Dieu fait jaillir de l’eau. Une source de vitalité nouvelle surgit là où l’on n’aurait jamais imaginé en trouver.  C’est la volonté de Dieu qui s’accomplit par la grâce seule.

Moïse, lui, ne fait que prier. Voilà ce qui fait de Moïse un leader parmi les enfants de Dieu. Les Israélites parle de Dieu à la troisième personne. Ils demandent : « Le Seigneur est-il parmi nous, oui ou non ? » Ici Dieu n’est pas un interlocuteur. Dieu devient l’objet d’un débat théologique voire philosophique. Les Israélites ne demandent pas à Dieu de leur donner à boire… Moïse non plus d’ailleurs. Désemparé devant un peuple qui oublie si vite toutes les merveilles du Seigneur et craignant de se faire lapider, Moïse se tourne vers Dieu et l’implore. « Que dois-je faire ? » Et le Seigneur l’exauce.

Prier, même maladroitement, même quand on ne sait pas quoi dire, quoi demander, maintient le contact avec Dieu. Prier met notre relation à Dieu au centre de notre vie et ancre nos paroles et nos actions dans sa volonté plutôt que dans notre vision des choses, nos aspirations, nos plans pour notre avenir ou l’avenir de nos proches.

Que devons-nous faire, nous qui cherchons de tout notre cœur à faire la volonté de Dieu ? C’est certain qu’il y a un temps pour aller confronter les Pharaons de ce monde. Il y a un temps pour exiger que les puissants libèrent les peuples du fardeau qui les empêche d’accéder la vie en abondance comme des contraintes qui les empêchent de louer et de servir le Seigneur en toute liberté. Et il y a aussi un temps pour prier.   Parfois c’est tout ce que ça prend pour voir Dieu faire jaillir de l’eau même d’un rocher. Amen.

LECTURES BIBLIQUES

Exode 17, 1-7

Matthieu 21, 28-32

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