Parle, parle Seigneur

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

Le récit de la vocation, de l’appel, de Samuel, nous parle, n’est-ce pas? À tel point qu’il trouve écho dans les cantiques qui mettent des mots et des mélodies sur notre expérience spirituelle. Les trois cantiques que nous venons de chanter (Nos voix unies # 98, 260, 262) en sont de bons exemples : « Parle, parle Seigneur, tous tes enfants écoutent… (temps de silence). Oh! Parle-moi, Seigneur! Je veux marcher dans tes voies… (temps de silence). Je veux répondre… t’appartenir, te donner mon cœur » (temps de silence). « Parle, parle Seigneur… » (temps de silence), chantons-nous, prions-nous, supplions-nous souvent. Nous espérons une parole pour nous rassurer, nous apaiser, nous orienter… mais souvent, ce qui monte en nous nous dérange et nous déroute… en commençant par le silence… ce silence que nous interprétons comme l’absence du Seigneur.

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.

Or, ce que raconte notre texte, c’est que, non, Dieu n’est ni absent, ni muet. Même à une époque où on entend peu la Parole et que les visions ne sont pas chose courante. Dieu parle. Remarquez bien, c’est Dieu qui prend l’initiative. Dieu parle. Comme le jeune Samuel, nous avons parfois de la difficulté à reconnaître sa voix… mais Dieu parle. Et le Seigneur ne nous lâchera pas tant qu’on n’aura pas compris. Avez-vous remarqué? Le Seigneur doit appeler Samuel quatre fois avant que celui-ci écoute vraiment. Et même Éli, homme de Dieu avec beaucoup d’année de pratique derrière lui, prend du temps à saisir ce qui se passe et à aider Samuel à adopter une attitude propice à l’écoute de Dieu.

Mais attention ! Quand Dieu parle, ce n’est pas uniquement pour nous rassurer, nous réconforter. Sa parole peut déranger, mettre en lumière ce qu’on aimerait mieux ne pas voir. Le texte nous dit que les yeux d’Éli faiblissent… en d’autre mots, il ne voit plus clair… donc Dieu s’adresse à Samuel pour faire passer son message : les fils d’Élie, prêtres du Seigneur, sont des vauriens. Ils ne connaissent pas vraiment Dieu et abusent de leur pouvoir afin d’obtenir des faveurs. Éli a beau essayer, ses fils refusent d’entendre raison (1 Samuel 2, 12-26). Eli, a-t-il fini par fermer l’œil sur leur comportement, tellement c’était pénible pour lui de les voir aller et de se sentir impuissant ? Quoiqu’il en soit, on comprend facilement pourquoi Samuel hésite à tout raconter ce que Dieu lui avait dit. Qui aime annoncer une mauvaise nouvelle, dire une vérité qui va déplaire?

Il est vrai : souvent la Parole de Dieu vient mettre des mots sur ce qui ne va pas, ou ne va plus, ce qu’il faut changer, dans nos attitudes et nos comportements… tout ce qui nous éloigne de la volonté de Dieu car marcher dans ses voies n’a rien de facile. On n’a qu’à regarder la vie de Jésus pour le voir. Dans l’Évangile de ce matin, nous sommes au tout début du ministère public de Jésus et déjà ses adversaires cherchent à le faire périr parce que sa Parole dérange… met en évidence leur incompréhension, leur ignorance. Oui, la Parole de Dieu peut déranger.

Ça prend de la force et du courage pour dire tout haut ce que Dieu révèle dans le secret de nos cœurs, surtout lorsqu’on est conscient qu’il n’est pas toujours facile de reconnaître la voix de Dieu. Samuel a besoin d’Élie pour saisir que c’est le Seigneur qui l’appelle et pour avoir le courage de dire toute la vérité. Et Élie a besoin de Samuel pour voir la réalité en face. C’est en communauté que la voix du Seigneur s’entend et se comprend le mieux. C’est en communauté que nous trouverons la force et le courage de proclamer tout haut la Parole qui, même quand elle dérange, retentit pour appeler les enfants de Dieu sur le chemin de la Vie, la vie en abondance pour tous les enfants de Dieu et la création toute entière.

Oui, Dieu parle. Aujourd’hui, comme hier, là où deux ou trois sont rassemblés, Dieu prend l’initiative de s’adresser à ses enfants. Ça peut prendre du temps pour reconnaître sa voix et comprendre sa parole pour notre vie mais en toute circonstance faisons notre possible pour adopter une attitude qui nous dispose à recevoir la Parole. Au fond de notre cœur chantons sans cesse… « Parle, parle Seigneur, tous tes enfants écoutent… (temps de silence). Oh! Parle-moi, Seigneur! Je veux marcher dans tes voies… (temps de silence). Je veux répondre… t’appartenir, te donner mon cœur (temps de silence). « Parle, parle Seigneur… » (temps de silence). Amen.

Le 3 juin 2018 – 2 Pentecôte B18 – Église unie St-Pierre

LECTURES BIBLIQUES

1 Samuel 3, 1-20

Marc 2, 23 – 3,6

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