Jusqu’à quand, Seigneur, vais-je t’appeler au secours sans que tu m’écoutes, et vais-je crier à la violence sans que tu nous en délivres ? Chrétiens contre musulmans, sunnites contre chiites, une centaine d’enfants tués en Syrie cette semaine! Des enfants, &?*#!! Terrorisme, menaces nucléaires, affrontements sanglants entre policiers blancs et citoyens noirs. Pourquoi me fais-tu voir tant d’injustice ? Économies de bouts de chandelles faites sur le dos des plus démunis par un système corrompu, de l’eau en bouteille vendue à gros profit alors que, pas si loin de chez nous, des communautés autochtones n’ont pas accès à de l’eau potable! Et nous sommes en 2016! Comment peux-tu accepter d’être spectateur du malheur ? Partout autour de nous il y des familles éclatées, des êtres chers aux prises avec la maladie. Certains ont trop de travail, d’autres pas assez. Dépression, burn-out, troubles d’anxiété ou d’apprentissage. Autour de moi je ne vois qu’oppression et violence, partout éclatent des procès et des querelles. On ne fait plus confiance, ni aux professionnels, ni à la classe politique, ni même à l’Église. La loi n’est pas appliquée, la justice n’est pas correctement rendue, le méchant l’emporte sur le juste et les jugements sont faussés. … Moi, […] j’attendrai comme un guetteur sur les remparts du Vieux-Québec, pour savoir ce que Dieu me dira et comment l’Éternel répondra à mes plaintes. …

Le Seigneur me répondit ainsi : « Écris ce que je te révèle, écris-le sur ta tablette de telle sorte qu’on puisse le relayer facilement. Le moment n’est pas encore venu pour que cette révélation se réalise, mais elle se vérifiera en temps voulu. Attends avec confiance même si cela paraît long : ce que j’annonce arrivera à coup sûr et à son heure. Écris : « Les forces du mal et de la mort n’auront pas le dernier mot, les justes – ceux et celles qui, fruit de ma grâce, s’ajustent à ma volonté – vivront par la foi. »

Ben… dans ce cas-là… augmente-en nous la foi! Oui, oui, on a la foi… on est là après tout, n’est-ce pas? On aurait pu tout choisir de faire autre chose de notre dimanche matin. Ben…non…en fait… c’est pas vrai. On ne peut pas ne pas être là. Notre foi nous pousse hors du lit à chaque fois. Et nous confessons notre foi dimanche après dimanche. Confessions-la maintenant.

Confession de foi de l’Église Unie du Canada (NVU # 79)

Nous ne sommes pas seuls,
nous vivons dans le monde que Dieu a créé.

Nous croyons en Dieu
qui a créé et qui continue à créer,
qui est venu en Jésus,
Parole faite chair,
pour réconcilier et renouveler,
qui travaille en nous et parmi nous
par son Esprit.

Nous avons confiance en Dieu.

Nous sommes appelés à constituer l’Église :
pour célébrer la présence de Dieu,
pour vivre avec respect dans la création,
pour aimer et servir les autres,
pour rechercher la justice et résister au mal,
pour proclamer Jésus, crucifié et ressuscité,
notre juge et notre espérance.

Dans la vie, dans la mort, et dans la vie au-delà de la mort,
Dieu est avec nous.

Nous ne sommes pas seuls.

Grâces soient rendues à Dieu.

Oui nous avons la foi, mais souvent elle semble si insignifiante face au mal et aux malheurs dans le monde. La mienne, en tout cas, souvent, j’ai l’impression qu’elle n’est guère plus grosse qu’une toute petite graine de moutarde. Si vraiment vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde – et oui, c’est vrai, des fois vous l’avez plus, des fois vous l’avez moins, mais oui, vous l’avez, la foi – et si l’un parmi vous avait la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à ce sycomore : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous obéirait.

C’est quoi le rapport? Ça donnerait quoi le pouvoir de déraciner un sycomore pour qu’il se plante dans la mer par la suite?!! Ben voyons, soyons pas littéralistes, fondamentalistes, c’est une image. Le sycomore est réputé pour être un arbre particulièrement difficile à déraciner. Comme le disait quelqu’un « Décider de déraciner un sycomore et de le planter dans la mer, c’est non seulement avoir la conviction qu’un autre ordre du monde est possible, qu’il n’y a pas de fatalité, mais aussi que les difficultés, les vrais problèmes (ce que représentait la mer pour le peuple hébreu), peuvent devenir un oasis, un lieu où la vie est possible. » Et nul besoin d’implorer l’Éternel pour avoir la foi en quantité industrielle. Une foi grande comme une graine de moutarde suffirait pour transformer le monde dans lequel vous vous baignez.

Je ne vous demande pas de refaire, à vous seuls, le monde au grand complet… juste d’être à vos affaires là où vous avez les pieds! Pensez globalement, oui! Agissez localement! Comme le serviteur qui fait tout simplement ce qu’on lui demande… ce qui tombe dans son champ de compétence. Pas besoin de faire quelque chose de si gros que tout le monde en parle. Je ne vous demande pas d’être des vedettes, des super-héros et héroïnes. La célébrité finit souvent par vous monter à la tête. Elle devient alors une idole, une fin en soi, vous détournant de votre vraie mission. Ne cherchez pas la célébrité, mais la fidélité dans le service : contribuez à l’effort commun avec vos talents, avec vos convictions, avec votre sensibilité. Et oui, l’effort COMMUN. Vous ne venez pas de dire : « Nous ne sommes pas seuls… » ? Alors pourquoi désespérez-vous comme si vous l’étiez?

Nous ne sommes pas seuls. Aujourd’hui, la Journée mondiale de la communion, en est un rappel puissant. Par notre foi commune, nous sommes unis à nos frères et sœurs de part le monde. Que nous nous réunissions dans des cathédrales ou des maisons, qu’on appartienne à des Églises historiquement majoritaires ou à des minorités persécutés, nous essayons toutes et tous, avec la foi que nous avons, de rendre ce monde que Dieu nous a confié un peu plus habitable : moins violent, plus juste, plus équitable, un lieu où une vie nouvelle est possible, un lieu où l’on respire mieux et où la Vie fleurit en abondance.

Et Seigneur, oui tu es avec nous, là où il y a la foi, gros comme une graine de moutarde… ou d’un petit bout de pain et quelques goutes de vin (ta vie, notre assurance que le mal et les malheurs n’auront pas le dernier mot). Par la foi, la vie est plus forte que la mort. Nous n’avons pas besoin d’en avoir plus. Nous avons juste à la vivre pleinement… là où nous avons les pieds. Par la foi, nous et la création toute entière vivrons. Amen!

Par Darla Sloan

2 octobre 2016 – 20^e dimanche après la Pentecôte – Église Unie St-Pierre

Journée mondiale de communion

LECTURES BIBLIQUES

Habaquuq 1, 1-4 et 2, 1-4

Luc 17, 5-10