L’amour triomphe de ce qui divise

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

hands-1939895_960_720Comment puis-je être une ministre de la réconciliation en ce temps de profonde division?

C’est la question à laquelle notre modératrice Jordan Cantwell nous invite à répondre à la toute fin de son message intitulé : J’aime Donald Trump. Connaissant les propos et les frasques de celui qui est dorénavant le président des États-Unis, et connaissant les valeurs et positions mises de l’avant par l’Église Unie du Canada portées avec intelligence par notre modératrice, une telle affirmation semble pour le moins surprenante à prime abord. Et la modératrice de poursuivre ainsi : Il m’est difficile de prononcer ces mots, mais je tente de les dire avec cœur et sincérité. Malgré le fait que j’ai de sérieuses réserves quant à ses politiques et ses prises de position, M. Trump est un enfant de Dieu, tout comme moi. Je dois donc lui témoigner dignité, respect et amour.

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.


Je salue l’audace de notre sœur modératrice qui, de par son mandat, a pour tâche de nous inciter tous et toutes à vivre selon l’Évangile, c.-à-d. à sortir de nos sécurités et de nos réactions premières pour oser nous ouvrir radicalement à autrui à l’instar de Jésus de Nazareth. Cette semaine nous soulignons spécialement le projet jamais accompli de vivre selon l’unité qui nous est donnée en Christ, en nous efforçant avec toujours plus de cœur et de sincérité (pour citer Jordan) d’accueillir nos différences comme chrétiens et de refuser de nous isoler dans nos divisions et nos préjugés. Et il en va de même dans notre vie sociale et citoyenne.

La pasteure Cantwell déclare aussi du même souffle : Faire le choix d’aimer les personnes dont les paroles et les gestes sèment la haine et la division ne signifie pas cautionner leurs comportements ni tolérer l’injustice. L’amour ne ferme pas les yeux sur l’injustice ni ne fait la sourde oreille aux plaintes des opprimés. L’amour que nous sommes appelés à incarner en tant que disciples du Christ exige que nous défendions la dignité, la valeur, le bien-être et l’intégrité de toute personne, y compris des oppresseurs.

Il incombe à chacun et chacune de nous d’être des ministres de réconciliation, de faire l’apprentissage de ce regard autre à porter sur toute personne et toute réalité. En cette année où nous évoquons avec reconnaissance l’angle protestant de notre foi chrétienne, le 500e anniversaire de la Réforme, cette citation du pasteur allemand Dietrich Bonhoeffer, mort en camp de concentration nazi, nous rappelle la base inébranlable de notre espérance : Je suis frère d’une autre personne grâce à ce que Jésus Christ a fait pour moi et à moi : l’autre personne est devenue un frère [une sœur] pour moi grâce à ce que Dieu a fait pour elle.

Nous ne pouvons souhaiter moins que Dieu pour notre monde. Le peuple qui se trouvait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; pour ceux qui se trouvaient dans le sombre pays de la mort, une lumière s’est levée. Le SEIGNEUR est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je peur ? … L’amour des ennemis n’est pas optionnel selon Jésus. À nouveau la parole à notre modératrice : En tant que gens de foi et de bonne volonté, nous devons urgemment nous unir et rassembler nos ressources spirituelles collectives afin de résister au climat de peur et de division croissant qui nous envahit. Œuvrons ensemble pour protéger les personnes vulnérables et controns la haine, partout où elle se manifeste, y compris en nous-mêmes. Oui, nous résisterons avec force aux efforts visant à priver les gens de leur dignité et de leurs droits, mais la force que nous utiliserons sera celle de l’amour.

Chaque jour que Dieu nous donne est l’occasion de laisser la lumière de la grâce éclairer nos cœurs et guider nos paroles et nos actes envers notre prochain qui, par l’œuvre du Christ à son égard, est mon frère, ma sœur. Tous et toutes nous sommes redevables de l’amour inconditionnel de Dieu envers nous. Il nous incombe en conséquence d’apprendre à aimer de la même manière. C’est là que nous faisons l’expérience dès maintenant de la qualité du Règne à venir qui est notre destinée comme notre destination.

Denis Fortin, pasteur

Saint-Pierre / 3e dimanche de l’Épiphanie « A » – 22 janvier 2017

Semaine de prière pour l’Unité chrétienne

 

LECTURES BIBLIQUES

Psaume 27

1 Corinthiens 1, 10-13.17-18

Matthieu 4, 12-17.23

 

Denis

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