L’abécédaire divin de la Sagesse

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

 Denis« Le principe de la sagesse c’est de craindre le Seigneur. »  (Psaume 111, 10)

Semblable à un poème acrostiche dont la première lettre de chaque ligne décline l’alphabet hébraïque, le Psaume 111, tant par sa forme que son contenu, pourrait s’intituler : Comprendre Dieu, de A à Z ou encore l’abécédaire de la Sagesse.

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Afin de l’apprécier pleinement, il est préférable de lire, au préalable, les textes bibliques dans la version TOB, accessibles via le site http://lire.la-bible.net/.

En effet, la prise de conscience de recevoir totalement son existence d’ailleurs – qui de nous peut contrôler sa respiration, les battements de son cœur, la durée de sa vie? – nous amène à comprendre que la présence du Divin doit passer nécessairement par une « lecture » lente et méditée de la réalité, la sonder comme un regarde avec attention un paysage pour s’en imprégner. La parole jaillit dans l’instant présent et s’évanouit aussitôt. Vous n’entendez plus les mots que j’ai prononcés il y a à peine quelques secondes de cela. Pour entamer une démarche de sagesse, d’approfondissement, il faut nécessairement faire un retour réflexif aux paroles prononcées, gravées dans la mémoire – la transmission orale – ou de manière plus durable inscrite dans une forme ou une autre d’écriture.

Notre rapport à la Bible, bibliothèque de paroles considérées comme des portails d’accès au divin et consignées par écrit pour leur préservation, est un essai constant de retrouver dans un texte figé une Parole dynamique et vivante qui est la raison d’être de sa conservation dans l’écrit. Les lectures bibliques dominicales, la lecture personnelle dans la méditation quotidienne, les textes de nos cantiques, les commentaires et paraphrases des prédications, les mises en contexte des documents des Églises, encyclique du pape ou déclaration de la modératrice, tous ces efforts de lecture, de re-lecture, visent à laisser jaillir dans l’immédiat et le maintenant de notre existence cette Parole dynamique, vivante, vibrante. C’est l’expérience de communication, ou plutôt de communion, avec le Sacré, le Divin, le Grand Esprit, l’Éternel, le Seigneur qui touche nos cœurs, apaise nos consciences, guérit nos blessures, pardonne nos offenses, informe notre intellect, identifie nos actions, oriente notre marche, stimule notre créativité, fascine notre esprit, captive notre intérêt, révèle le prochain comme frère ou sœur, et bien plus encore. Croire en Dieu c’est tomber ou plutôt monter en amour, une ascension dans une joie qui ne finira jamais.

Craindre le Seigneur est un terme rébarbatif à prime abord : il ne s’agit ici aucunement d’avoir peur d’un Père fouettard, même si des siècles d’attitudes religieuses tordues ont littéralement ainsi défiguré le Divin. La Parole évoque plutôt ici le respect découlant de l’affection confiante et de la conscience admirative de l’infinie grandeur tout autant que de la bienveillance sans borne du Seigneur. C’est à partir de ce rapport d’intimité, d’amour passionné et jubilatoire de l’ÉternElle, exprimé dans la louange, que nous saisissons le bien-fondé d’être vraiment attentifs à votre manière de vivre : ne vous montrez pas insensés, mais soyez… sensés, remplis de l’Esprit. Il ne s’agit pas ici d’un puritanisme étroit mais bien d’assumer pleinement notre responsabilité humaine, citoyenne et écologique, afin de mettre à profit le temps présent, car les jours sont mauvais; les injustices, les violences, les exactions contre les simples, les marginalisés, les faibles abondent ici comme ailleurs dans notre monde. Sagesse nous invite à manger de son pain, à boire de son vin, puis à marcher dans la voie de l’intelligence, ajustant avec amour et ingéniosité nos comportements éthiques et politiques selon les valeurs transcendantes de justice, de compassion et de solidarité à l’égard de nos sociétés et de la création, toutes nos relations pour évoquer la perspective autochtone présentée par notre Église sur son écusson.

Ce repas de Sagesse offert à tous et toutes, Jésus y donne un accès total, définitif et permanent : Je suis le pain vivant qui descend du ciel. Celui qui mangera de ce pain vivra pour l’éternité. Et le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. Christ est en lui-même, portail du Sacré, interface plénière du Divin, Parole faite chair : le Père qui est vivant m’a envoyé; je vis par le Père, ainsi celui qui me mangera vivra par moi. Alors, soyons sages de fond en comble, ne soyons donc pas inintelligents, mais comprenons bien quelle est la volonté du Seigneur… soyons remplis de l’Esprit. Disons ensemble des psaumes, des hymnes et des chants inspirés ; chantons et célébrons le Seigneur de tout notre cœur. Et en tout temps, à tout sujet, rendez grâce à Dieu le Père au nom de notre Seigneur Jésus Christ. Amen.

Denis Fortin, pasteur

St-Pierre 20e dimanche ordinaire « B » – 16 août 2015

Lectures bibliques

Psaume 111; Proverbes 9, 1-6; Éphésiens 5, 15-20; Jean 6, 51-58

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