La joie de Dieu

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la-joie-de-dieuL’extrait de l’évangile de Luc qui est offert à notre méditation aujourd’hui est introduit par l’opposition des auditeurs de Jésus. Les collecteurs d’impôts et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’écouter. Et les pharisiens et les scribes murmuraient; ils disaient: «Cet homme-là fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux !» (Luc 15, 1-2)
Certains s’approchent de Jésus et souhaitent l’écouter : ce sont des pécheurs mal vus de tout le monde, mais des pécheurs conscients de ce qu’ils sont et conscients surtout de qui est Jésus. Ils viennent entendre sa parole parce qu’ils sentent que cette parole les relève, leur offre une nouvelle chance, une vie nouvelle.
Il y a aussi les scribes et les pharisiens qui, agacés par l’attitude d’accueil de Jésus, ne se laissent pas atteindre par sa parole. Aucune voie d’accès ne permet à Jésus de les rejoindre dans leur hargne. C’est qu’ils se sentent au-dessus de tout, avec leur connaissance exhaustive des Écritures. Ils ne peuvent absolument pas comprendre qu’un maître religieux se laisse approcher et entourer par des pécheurs.

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.


Jésus leur apporte alors un nouvel éclairage sur leur conception de Dieu. Par des paraboles simples, il leur présente, il nous présente, que la joie de Dieu c’est de chercher et trouver « la brebis perdue» ou «la pièce de monnaie perdue». Il est prêt à tout laisser, et même le reste du troupeau, pour retrouver la brebis égarée, il est prêt à mettre la maison sens dessus dessous pour retrouver la pièce de monnaie cachée. Dans le même esprit, tout de suite après dans ce même évangile, une autre parabole illustrera la joie exubérante du père qui voit revenir son fils prodigue… il le prend dans ses bras, il l’habille de vêtements et de bijoux somptueux, il commande un festin pour célébrer le retour de son fils qui était mort et est revenu à la vie, qui était perdu et est retrouvé... (Luc 15, 24)
Le Christ ne renonce pas, il ne renonce jamais à aller chercher ce qui était perdu, il ne laissera personne dans ses retranchements; inlassablement, il proposera l’amour divin qu’il est venu offrir à toute l’humanité. Étrangement, ce n’est peut-être pas ce qui semble perdu à première vue que Jésus recherche : ceux-là, les publicains et les pécheurs, savent très bien qui ils sont, comme je l’évoquais tout à l’heure, et ils sont trop heureux de la nouveauté que le discours de Jésus leur propose, ils se laissent donc relever. Ce sont les scribes et les pharisiens, et tous ceux qui leur ressemblent dans leur fermeture, que Jésus essaie d’atteindre.
La joie de Dieu éclate quand l’homme refermé sur lui-même laisse tomber ses gardes, abandonne son enfermement, se laisse atteindre et ramener auprès de ses frères et sœurs. Le message des deux paraboles est limpide : il y aura de la joie dans le ciel, pour un seul pécheur qui se convertit plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion (Luc 15, 7) et il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. (Luc 15, 10).
Cet épisode relaté par Luc illustre à merveille comment le message de Jésus peut nous déstabiliser. Comment il a ébranlé les scribes et les pharisiens avant nous. Dans le monde selon Dieu, il n’y a pas de place pour les prises de position trop rigides, pour les décisions bien arrêtées, pour les jugements sans retour. Il ne nous appartient pas d’exclure puisque le Christ lui-même, notre Maître et Seigneur, vient pour les uns et pour les autres, nous prend avec lui tels que nous sommes et nous donne sa Vie en plénitude. Voici, dit-il dans l’Apocalypse, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai la Cène avec lui et lui avec moi. (Apocalypse 3, 20) Entendre sa voix et ouvrir la porte, voilà ce que Jésus espère de chacun, chacune d’entre nous. Et, à la manière même de Jésus, nous sommes appelés, nous aussi, à remuer ciel et terre pour retrouver ceux et celles qui se perdent en chemin. Et à déplacer ce qui encombre pour tirer de leur isolement ceux et celles qui sont cachés quelque part sans que personne ne se soucie de les chercher pour les ramener dans la grande famille des enfants de Dieu.
Oui, «Cet homme-là fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux !» (Luc 15, 2) Qu’attendons-nous pour marcher dans ses pas ? Amen.
Par Pierre Nadeau

Prédication du 11 septembre 2016 – 24e dimanche du temps ordinaire C
Église Unie Saint-Pierre

 

LECTURES BIBLIQUES

1 Tm 1, 12-17
Luc 15, 1-10

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