Elle croyait que c’était le jardinier

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C’était le jardinier

Pas celui qu’elle pensait, mais plutôt, celui du commencement.

Le jardinier dont le souffle planait sur la surface des eaux du chaos et du vide

et qui a fait émerger de la boue primordiale

un jardin immense.

C’était le jardinier,

Celui qui n’en pouvait tellement plus d’être séparé de nous,

qu’il est désormais Dieu-avec-nous,

dans la vie, dans la mort, dans la vie au-delà de la mort.

C’est terrible comment ça tue,

être réduit à une étiquette

qu’on accole à tort ou à raison.

« Elle, c’est une dévergondée… une maudite folle…

une malade mentale… »

« Lui, c’est un itinérant…

un ivrogne…

un enfant gâté…

un révolutionnaire…

un agitateur public. »

Lui, il a dit seulement une parole

et la lumière fut dans les ténèbres, le chaos et le vide de sa vie.

Ce jardinier sema abondamment partout,

parmi pierres et ronces

comme dans la bonne terre,

car il savait que de grandes choses peuvent germer

là où l’on s’y attend le moins.

La plus petite graine qui s’enracine

peut devenir un arbre où nichent les oiseaux.

Ce jardinet savait greffer de nouvelles branches

de façon à ce que toutes sortes de moineaux soient accueillis.

Quand il le fallait, il déracinait –

les mauvaises herbes qui étouffent la vie.

Ou il ôtait les pierres –

celles des murs qui nous divisent comme celles qu’on se jette.

On pensait pouvoir sceller son destin à lui derrière une pierre.

Le jardinier est mort.

On craignait l’expansion et la floraison de ce qu’il semait :

un monde où le loup et l’agneau habitent ensemble,

où les carnivores mangent de l’herbe

et où l’on n’apprend plus la guerre

ça tuerait l’économie et les privilèges des puissants.

Mieux vaut tuer un homme…

« Pour connaitre une vie nouvelle,

il faut perdre celle qu’on avait déjà.

À moins qu’un grain de blé ne tombe en terre et ne meure… » a-t-il dit.

Le jardinier a été enterré.

Mais il est plus que résilient.

Absolument pas tuable !

La moindre fissure…

il fait tout éclater!

La vie se fraye un chemin.

À nouveau, il dit seulement une parole

et la lumière jaillit dans les ténèbres, le chaos et le vide de sa vie :

« Marie »

La croix

treillis d’une vie nouvelle.

C’est le jardinier

Celui qu’elle, Marie, n’espérait plus…

La mort ne pouvait pas le retenir… et elle non plus.

Rien ne sera plus pareil… et c’est tant mieux.

C’est le jardinier…

Il se répand comme la pluie qui arrose une terre séchée…la ramenant à la vie…

une vie tout autre.

« Ne me retiens pas.

Ne m’empêche pas d’atteindre les zones les plus arides de la terre.

Au contraire…

que tes paroles et tes gestes répandent la bonne nouvelle. »

C’était le jardinier.

C’est le jardinier, encore… et pour toujours.

De grâce, ne rentrons pas comme si de rien n’était. Amen !

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