Christ est vraiment ressuscité… pis après ?

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

Christ est vraiment ressuscité… pis après ? Qu’est-ce que ça veut dire pour nous aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela change dans notre vie au quotidien ? À quoi, sommes-nous appelés ici et maintenant ? « Voici, mon commandement », nous dit Jésus, « que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés ».

Oui, oui, Jésus tu radotes. Aimez-vous les uns, les autres. Nous l’avons entendu autant comme autant. Et tu le répètes à plusieurs reprises pendant un seul et même repas…

Ce matin, nous sommes le soir de ton dernier repas avec tes amis. Tu sais que ce qui s’en vient va brasser le cœur de tes amis. La trahison, l’injustice, la violence, la mort vont les ébranler jusqu’aux tréfonds d’eux-mêmes, les déstabiliser complètement, comme toute tragédie qui nous tombe dessus. Comment ne pas perdre pied ? Comment continuer à avancer quand l’inimaginable devient réalité et que la vie prend un tournant qui semble finir en cul de sac, quand la douleur et la colère nous font tellement souffrir et que nous n’en voyons pas le bout ? « Demeurez dans mon amour. »

Si Jésus nous dit de demeurer dans son amour, c’est parce que nous sommes déjà dans son amour. Demeurons dans son amour. « Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour. » (v. 10). L’amour, c’est un choix qu’on fait au jour le jour… et parfois de minute en minute. Ici, à mon avis, le mot « si » met en relief notre liberté. Pas de coercition en amour. Le choix de demeurer dans l’amour de Jésus est nôtre. À chaque instant, la voie est libre. « Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour. … Voici mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. » (v. 10-12).

Jésus nous en a même fait un dessin… il y a à peine deux chapitres. Remettons-nous dans le contexte. L’étau se serre autour de Jésus et de ses amis… et Jésus n’appelle pas ses disciples à prendre des armes, à prendre d’assaut le palais du roi ou du gouverneur. Quand le monde s’écroule autour d’eux, au pire de la crise, Jésus ne les appelle même pas à sortir dans les rues pour s’occuper des gens dans le besoin. Au cours de son dernier repas en ce monde, Jésus se lève de table et lave les pieds de ses disciples… même ceux de Judas qui allait le trahir… même ceux de Pierre qui allait le renier trois fois avant la fin de la nuit. Jésus leur lave les pieds et leur dit de faire de même (Jean 13). C’est aussi simple et exigeant que cela. C’est ça l’amour qui est patient, qui rend service, qui ne fait rien de laid, qui ne cherche pas son intérêt, qui ne s’irrite pas et n’entretient pas de rancune et trouve sa joie dans la vérité.

Jésus ne nous demande jamais d’aller là par où il n’est pas passé avant nous. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (v. 12). C’est un appel à abandonner les chemins de la vengeance, de la colère ravageuse, des représailles destructrices. C’est un appel à demeurer sur le chemin de l’amour qui, en toute circonstance, porte du fruit en abondance, du fruit nourrit et soutient la vie. C’est un chemin exigeant mais combien plus fécond que celui de la colère, la haine, la vengeance.

Oui, le chemin de l’amour est un chemin exigeant. Peut-être est-ce pour cela que Jésus le répète souvent : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Facile à dire. Moins évident à vivre au jour le jour. Il faut se le dire et se le redire et se le re-re-dire. L’appel à l’amour est un appel constant à un dépassement de soi pour le bien commun.

C’est justement ce que Paul écrit aux Corinthiens qui sont divisés sur une foule de sujets et les points de vue sont apparemment irréconciliables. L’appel à l’amour est un appel constant à un dépassement de soi pour le bien commun… dans les différends et les chicanes de nos vies personnelles comme dans les conflits sur la scène nationale et internationale.

Frères et sœurs, s’aimer ainsi, c’est exigeant. Mais ce n’est pas impossible. Jésus nous l’a montré par sa manière de vivre et de mourir. Pour transformer le monde, il suffit de choisir l’amour et de manifester notre amour les uns les unes pour les autres au jour le jour par de petits gestes apparemment banals mais combien transformateurs… comme laver les pieds de quelqu’un.

Pour laver les pieds de quelqu’un, il faut s’abaisser devant lui – c’est-à-dire se rendre vulnérable. Dans cette position, on court toujours le risque de recevoir un coup de pied dans la face. Pas facile de se trouver dans cette position, tout comme il n’est pas facile de se trouver dans la position de celui ou celle qui se fait laver les pieds. C’est particulièrement difficile de dans le monde d’aujourd’hui, ce monde qui valorise tant – voir à l’outrance – l’autonomie, et l’autosuffisance. Mais Jésus nous indique un autre chemin, le chemin de l’amour qui est le chemin de la vulnérabilité mutuelle. Et je veux insister sur cette idée de vulnérabilité mutuelle. C’est seulement dans la vulnérabilité mutuelle qu’on réussira à briser le cycle de la violence dans les conflits qui font tant de ravages dans le monde comme dans nos vies personnelles.

C’est dans la vulnérabilité mutuelle de l’amour tel qu’exprimé dans le lavage des pieds que notre joie sera parfaite (v. 11). En d’autres mots, c’est ainsi que notre joie sera abondante et accomplira la volonté de Dieu. Attention, la joie dont parle Jésus ici n’a rien à voir avec le bonheur des petits plaisirs qu’on peut s’offrir dans les moments les plus doux de la vie. Ici, Jésus parle de la joie qui jaillit de la communion avec Dieu même au coeur des pires épreuves : la trahison, l’injustice, la colère, la violence et même la mort. « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. » (v. 11) Et Jésus nous assure que nous serons bénis en choisissant de mettre en pratique son enseignement (Jean 13, 17) Nous serons bénis. Même quand tout s’écroule atour de nous, en choisissant en toute circonstance de mettre en pratique l’enseignement de Jésus, nous serons bénis. En demeurant dans son amour, nous porterons du fruit et glorifierons Dieu.

Frères et sœurs, nous pouvons demeurer dans l’amour de Jésus parce qu’il demeure déjà en nous (Jean 15, 4). Par la grâce de Dieu et le fruit de l’Esprit que Jésus a promis à ses disciples (Jean 14, 15-26), nous demeurons dans l’amour de Jésus et nous sommes capables d’accomplir les œuvres que Jésus a accomplies (Jean 14, 12).

Oui, le chemin est exigeant. Nous ne réussirons pas toujours à 100 pour cent. Mais c’est à cela que nous sommes appelés.  Ne perdons pas courage. Ne perdons pas espoir. Dieu est amour et son amour excuse tout, croit tout, espère tout, endure tout. Par la grâce seule, et dans la puissance de l’Esprit du Christ, nous pouvons demeurer dans l’amour et porter du fruit en abondance. Nous glorifierons ainsi l’Éternel, notre Dieu, le Père de Jésus le Christ. Amen.

LECTURES BIBLIQUES

1 Corinthiens 13

Jean 15, 8-17

Image : Bernadette Lopez www.evangile-et-peinture.org / www.bernalopez.org

Un commentaire

  1. Lucie Payne says: · ·Répondre

    Chère Darla…
    Merci pour tes mots… encore une fois…
    Ça a été bon de te lire… encore une fois…
    Je te garde dans mon coeur et dans mes prières de chaque jour…

    Lucie
    xxx

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *