Chemin faisant…

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

people-690953_1280L’été est enfin là, les vacances sont en préparation, et parfois même déjà une réalité pour quelques chanceux de notre paroisse. Revenu aussi le temps des sorties spéciales, des activités extérieures, des rencontres planifiées ou imprévues, chemin faisant.

C’est sous cet angle que je nous convie à méditer l’Évangile de ce jour. Voici Jésus et ses disciples sur la route, accompagnés, lit-on, d’une grande foule. Les voici qui arrivent près de la porte de la ville de Naïn au moment même où un cortège funèbre en sort tout juste, composé aussi d’une foule considérable qui l’accompagnait. Le mouvement de la vie qui rencontre le mouvement de la mort. Dans ce récit comme dans nos existences, vie et mort se côtoient constamment, chaque réalité occupant son espace propre et accaparant énergies et préoccupations. On est tellement absorbé dans ce qu’on expérimente qu’on peine à comprendre, à se sentir concerné et à saisir ce que ressent l’autre. Des foules se retrouvent dans l’un comme dans l’autre des cortèges de l’histoire.

 

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.

 

On imagine aisément la scène : sur la civière, mort, le fils unique d’une veuve, donc à nouveau victime d’un décès aux conséquences multiples, une mère qui perd maintenant son seul enfant et, compte tenu de sa situation de femme de l’époque, l’homme qui, par son travail actuel ou à venir, devait lui permettre de subvenir à ses besoins. Jésus la voit, c.à.d. qu’il saisit la profondeur de sa détresse et que, contrairement à la séquence habituelle des choses, il ne va pas simplement croiser le cortège funèbre, le laisser passer respectueusement, puis poursuivre son chemin.

En la voyant, le Seigneur, fut pris de pitié pour elle. Cette fois la vie ne passera pas à côté de la mort, car le Seigneur est là. Le Seigneur de la vie s’avança et toucha la civière. Et les porteurs s’arrêtent. D’une manière ou une autre, dans nos vies ou celles de nos proches, il y a des dimensions de nous qui forment un cortège funèbre, des bouts d’existence qui sont sur des civières, inanimées, des détresses accumulées, des deuils à répétition qui fragilisent, laissent démunis et désemparés. Ne pleure plus dit Jésus à la veuve. Et à travers elle, c’est à nous que le Seigneur, comme le qualifie Luc l’évangéliste, s’adresse. Ne pleure plus. Ne laisse plus ta perte, ton deuil, tes déboires, tes échecs, tes impasses t’engloutir. Arrête, quelque chose d’autre va se produire.

Je te l’ordonne, réveille-toi. Sortir du sommeil, sortir de la mort, ressusciter, pas de ses propres forces mais parce que Je l’ordonne, parce que le Seigneur de la vie le veut. Dieu a visité son peuple et intervient en faveur de la vie, un grand prophète s’est levé parmi nous diront les foules, accompagnant les disciples ou le cortège funèbre.

Dans ce court récit nous trouvons comme un concentré de l’Évangile du Christ, cet unique Évangile annoncé par Paul qui est l’appel de la grâce du Christ. Dieu ne se marchande pas dans la pratique religieuse ou la moralité imbue d’elle-même. Dieu se rencontre chemin faisant dans des hasards ‘providentiels’. Dans la parole proclamée en mots et en gestes, le réveil, la résurrection est à l’œuvre. À nous d’arrêter notre cortège funèbre, d’admettre notre dénuement, et d’accueillir l’imprévu sur la route de nos existences. Et Jésus le rendit à sa mère. Et la vie continue… par pure grâce. Amen.

Par Denis Fortin, pasteur

St-Pierre / 3e dimanche de Pentecôte « C » / 5 juin 2016

 

LECTURES BIBLIQUES

Psaume 146

Galates 1, 1-24

Luc 7, 11-17

 

Denis

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *