Toute la Loi et les Prophètes

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

« Le SEIGNEUR ton Dieu te donnera le bonheur dans toutes tes actions, en faisant surabonder le fruit de ton sein, de tes bêtes et de ton sol » (Deut 30, 9) Quelle bonne nouvelle ! Dieu veut que son peuple ait bonheur et la vie en abondance. Le bonheur et la vie sont pour qui observe ses commandements. Ses commandements qui ne sont pas trop difficiles ou hors d’atteinte.  La Loi de Dieu est dans notre bouche dans notre cœur pour que nous la mettions en pratique.

Apprendre les 613 lois de la Torah par cœur, ce n’est pas impossible… mais c’est quand même pas mal du boulot. Même les dix commandements. Comme moi, vous les avez peut-être appris très jeunes, à l’école du dimanche… Aujourd’hui, je ne suis pas certaine de pouvoir bien les reciter par coeur. Ce serait bien d’avoir une espèce de précis, de version Sélection du Reader’s Digest, quelque chose de court, question de le relayer sur les réseaux sociaux. Pas bête la question que posent les Pharisiens à Jésus : « Maitre, si on devait retenir un seul commandement, celui dont découle tous les autres, ce serait lequel ? »

Comme c’est souvent le cas, Jésus ne suit pas les consignes. Il en donne deux : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Voilà, les clés du bonheur et de la vie en abondance. Mettez-les en pratique et votre vie et le monde en seront transformés à tout jamais. En passant, avez-vous remarqué ? Ici, Jésus ne dit pas « Tu croiras en Dieu » mais bien  « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu…  ». Ce que nous pensons de Dieu est moins important que le type de relation que nous avons avec Dieu.

Deux petits commandements à la portée de tout le monde, si faciles à apprendre par cœur mais pas toujours bien compris et pas toujours mis en pratique. Donc prenons un moment pour bien les méditer… les intérioriser.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée et tu aimeras ton prochain comme toi-même. Souvenons-nous que dans l’univers biblique, le cœur est le siège non pas des émotions, des sentiments, mais de nos décisions, de nos choix. L’âme c’est le lieu de l’intériorité, de la prière. La pensée, c’est le lieu de l’intelligence, de la raison. Le cœur, l’âme et l’intelligence, il faut activer les trois pour trouver son équilibre et marcher dans les voies du Seigneur notre Dieu.

Aimer Dieu, aimer son prochain n’est pas une affaire de bons sentiments, d’affection c’est une question de choix. Mettre en pratique ce commandement, c’est prendre le temps de prier et de réfléchir afin de laisser l’amour déterminer nos choix et nos décisions. Pas besoin d’avoir une affection particulière pour quelqu’un pour le traiter avec amour…d’autant plus que l’amour dont il est question ici et notre amour pour Dieu qui nous a aimés le premier. On peut être tristes, déçus, en colère – même contre Dieu – et choisir d’agir avec amour.

Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée, c’est le premier commandement parce que si on aime Dieu, tout le reste en découlera. C’est en aimant Dieu que, par sa grâce, nous arriverons à aimer notre prochain comme nous-mêmes.

Bon, arrêtons-nous ici quelques instants. Que signifie « aimer son prochain comme soi-même, au juste ? » Jésus serait sans doute d’accord avec ceux et celles qui insistent pour dire qu’il faut s’aimer soi-même pour aimer les autres. Nous sommes toutes et tous faits à l’image de notre Dieu qui est amour (1 Jean 4, 8). Donc, tout le monde est digne d’amour. Plus on le voit en nous-mêmes, mieux en le reconnait en notre prochain. Mais il y a plus encore. Ce matin, Jésus nous dit que toute la Loi et les Prophètes dépendent de deux commandements « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Souvenez-vous que plus tôt dans l’Évangile de Matthieu, au début de son ministère public en fait, dans son sermon sur la montagne, Jésus a dit : « Ainsi, tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes. » (Matthieu 7, 12)

Ne peut-on donc pas conclure qu’aimer son prochain comme soi-même, c’est faire aux autres ce qu’on voudrait qu’ils fassent pour nous ? Si on veut que les gens nous respectent, il faut les respecter. Si on veut que les gens répondent quand on est dans le besoin, il faut répondre quand on cogne à notre porte… même si cela nous interrompt ou nous dérange. Et si on ne veut pas qu’on nous lance des pierres ou des bombes, il faut déposer nos armes.

Facile à dire. Ce n’est pas au-delà de nos forces. C’est à notre portée. Mais, pour toutes sortes de raisons, nous ne faisons pas toujours ce qui est à notre portée. Ce n’est pas toujours l’amour qui détermine nos choix, n’est-ce pas ?

Je le reconnais : je suis parmi les privilégiées des enfants de Dieu. Dans bien des domaines, j’ai l’embarras du choix. Et pourtant, je m’en confesse, je ne fais pas toujours le choix le plus aimant. Je ne choisis pas toujours ce qui conduirait au bonheur et à la vie pour tous les descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (c’est-à-dire, au minimum tous les juifs, les chrétiens et les musulmans). Mes choix ne sont pas toujours les plus équitables ou écologiques, pour ne donner qu’un seul exemple…

Il y a toutes sortes de raisons pour lesquelles les gens choisissent la mort plutôt que la vie… mais souvent c’est une question de pouvoir… ou de peur. Prenons les Pharisiens dans l’extrait de l’Évangile de ce matin par exemple. Je vais leur donner le bénéfice du doute et dire qu’ils aiment Dieu du mieux qu’ils peuvent. Mais j’ai de la difficulté à croire en leur amour pour leur frère Jésus. Ils veulent lui tendre un piège. Ce n’est pas une colle qu’ils posent dans le cadre d’un quizz biblique. Jésus et sa façon d’interpréter et de mettre en pratique la Loi et les Prophètes remettent en cause l’autorité, le pouvoir, la place dans la communauté des Pharisiens et des autres leaders religieux. Ils agissent, me semble-t-il, moins par amour pour Dieu et pour le bonheur et la vie de la communauté au sens large que pour préserver leur pouvoir et leurs privilèges. Ils n’aiment pas vraiment leur prochain, Jésus. Ils choisiront la mort. Mais la mort n’aura pas le dernier mot, ni dans la vie de Jésus, ni dans la nôtre.

Ça arrive à tout le monde de faire de mauvais de mauvais choix, n’est-ce pas ? Tous ne conduisent pas à la mort, du moins pas au sens propre du terme. Toutefois, il y a certainement des choix qui sont plus aimants et vivifiants que d’autres… Mais Dieu est amour et l’amour est plus fort que la mort. Voilà toute la Loi et les Prophète, en deux mots et une personne. Cette parole est sûre. Jésus l’a incarnée. Craindrions-nous encore ? Il vit à jamais. À lui soit la gloire. Chantons notre confiance en cette promesse. Chantons de tout notre cœur, de tout notre âme et de toute notre pensée. « À toi la gloire » Nos voix unies #25

 

LECTURES BIBLIQUES

Psaume 119, 33-40

Deutéronome 30, 9-20

Matthieu 7, 12

Matthieu 22, 34-40

Crédit Photo : Lawrie Cate sur flickr

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