La Pentecôte : l’unité dans la diversité

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

Bonne fête!!!! Et oui, mes amis. C’est la fête de la Pentecôte aujourd’hui. C’est le jour de la naissance de l’Église. Eh oui, l’Église universelle a pris forme lors de cette fête, il y a environ deux mille ans. N’est-ce pas merveilleux qu’après deux mille ans nous la fêtions encore ? N’est-ce pas merveilleux qu’après deux mille ans nous soyons tous et toutes aussi excités et remplis d’appréhension envers cette fête si importante pour nous, chrétiens et chrétiennes ? Je suis très heureux de la célébrer avec vous et aujourd’hui, j’aimerais que l’on revoie un peu ensemble les origines de cette fête. Voyez-vous, lors de ma préparation pour cette prédication, je suis tombé sur l’histoire de la fête de la Pentecôte chrétienne et de ses origines juives et je me suis rendu compte que cette fête existait depuis bien longtemps.

Le premier verset de notre lecture débute ainsi ; « Quand le jour de la Pentecôte arriva ». Cette mention de la Pentecôte, dès le début, signifie pour moi que la Pentecôte existait bel et bien avant la formation des communautés chrétiennes. En effet, c’est une fête juive appelée « Chavuot » en Hébreu. Désolé pour la prononciation.

Cette fête est aussi appelée la fête des Semaines ou la fête du « Cinquantième » parce qu’elle arrive sept semaines après la Pâque juive et est célébrée le 50e jour après Pâque. Il est intéressant ici de noter que le mot Pentecôte signifie « cinquante », en grec. La Pentecôte juive est significative, car elle marque l’arrivée des premières récoltes. C’est en quelque sorte la fête des moissons, la fête du fruit nouveau. La Pâque juive est célébrée avec du pain sans levain et la Pentecôte est célébrée avec du pain levé. La Pentecôte juive est également associée au don de la loi, des dix commandements, au mont Sinaï. On peut facilement faire des liens ici entre la Pentecôte juive et la Pentecôte chrétienne, car elles sont intrinsèquement liées l’une à l’autre de par leur origine, leur histoire, et leur signification. La Pentecôte juive est la fête des moissons, la célébration des fruits de la terre et la Pentecôte chrétienne est la célébration du don de l’Esprit saint, des fruits de l’Esprit. C’est dans cette optique de fête que notre lecture d’aujourd’hui se déroule et c’est également ce qui explique la présence de nombreuses communautés juives venues d’ailleurs.

Mise à part le contexte de la fête de la Pentecôte mentionné dès le début du texte, il y a plusieurs autres éléments qui ont marqué mon attention; tels le grand bruit qui survint et le vent violent qui s’abattit sur les disciples; les langues de feu qui se posèrent sur chacun et chacune; et surtout, que chacun et chacune s’est exprimé comme l’Esprit saint lui donna de le faire. Je crois que c’est selon moi la beauté de ce texte ; que le don de l’Esprit saint, provenant de Dieu, est offert à chacun et chacune et qu’il est unique en soi. Il est unique à chacun et chacune de nous et produit un fruit que nous seuls, en tant qu’individu, pouvons faire croitre. C’est en quelque sorte le don unique que Dieu nous fait. Dans notre passage, Dieu fait don de ce cadeau à chacun et chacune des disciples qui sont réunis. Ce don de l’Esprit fait naitre en les disciples le désir de le partager aux autres juifs présents et ils le font chacun et chacune apparemment dans une langue qui n’est pas la leur. Cet extrait mystique de notre lecture peut sembler difficilement accessible à nous, lecteurs et lectrices du 21e siècle. Parler soudainement des langues que nous ne connaissons pas peut sembler irréel, voire impossible. Mais les disciples ici parlent des choses merveilleuses que Dieu a accomplies, les disciples parlent de choses simples, ils et elles parlent le langage de la foi, le langage de l’amour.

Parler des choses merveilleuses que Dieu a accomplies est parler en quelque sorte dans une langue maternelle, propre à chacun et chacune de nous. Le langage de la foi est la langue la plus simple qui soit, c’est le langage du cœur. Il suffit de trouver la bonne parole, le bon mot, le bon geste, la bonne émotion afin d’entrer en communication avec l’autre. C’est peut-être ce qui s’est passé ici. Des juifs provenant de communautés différentes, parlant différentes langues, ayant différentes coutumes, qui même se trouvant dans la même pièce ne se seraient peut-être jamais adressé la parole, aujourd’hui ils se retrouvent abordés, approchés, par une autre communauté de juifs. Une autre communauté qui proclame une histoire d’amour, qui partage les œuvres que Dieu a accomplies, une communauté qui parle et s’exprime avec le langage de la foi. Une communauté qui parle de Dieu, une communauté qui s’adresse à une diversité et dont le langage commun, les unifiant, est Dieu.

J’ai participé cette semaine au Festival des Homélies, si je peux le traduire ainsi. C’est un festival d’une semaine de prédications et d’ateliers offerts en ligne. Un des prédicateurs invités était Luke Powery. Révérend Powery est doyen de Duke Chapel et professeur agréé de la pratique de l’homilétique à la Duke Divinity School dans la ville de Durham en Caroline du Nord. Bref, sa prédication portait sur le texte d’aujourd’hui et laissez-moi-le paraphraser. Il a dit quelque chose comme; « le début de l’Église est aussi la vision de sa fin; l’unité dans la diversité ». La naissance de l’Église comme le texte en témoigne est enracinée dans la diversité; différentes communautés, différentes langues, différentes cultures, différentes régions. Mais tous et toutes, par le don de l’Esprit saint, par la présence de Dieu, sont capables de communiquer entre eux, sont capables d’entendre et comprendre l’autre et ainsi entrer en relation. C’est ainsi que ça a commencé; l’unité dans la diversité. Cette unité dans la diversité n’est-elle pas le but ultime de l’Église? Pendant des siècles, l’Église a eu une approche assimilatrice au lieu d’une approche centrée sur l’ouverture. Aujourd’hui, et depuis plusieurs années, je vois notre Église changée, guidée davantage par l’Esprit. Je la vois s’ouvrir au monde autant localement qu’universellement. Je vois notre Église, l’Église Unie célébrer la diversité; célébrer la diversité de genre et la diversité sexuelle. Avec les communautés francophones, anglophones, asiatiques, africaines, celles des Premières nations et celles que surement j’oublie, je vois notre Église célébrer la diversité culturelle et être enrichie par cette diversité. C’est un bel exemple de l’unité dans la diversité. Diverses communautés parlant des langues différentes, mais que le langage de la foi unit.

Cette unité dans la diversité n’est pas uniquement perceptible qu’au sein même de notre Église, mais se reflète dans sa mission. Nous sommes tous familiers avec la mission de l’Église Unie qui se concentre principalement sur les enjeux sociaux d’ici et d’ailleurs. L’unité dans la diversité c’est aussi ça que ça veut dire; rejoindre les autres même s’ils ne sont pas chrétiens. Notre Église, au travers ses nombreux partenaires, réussie à connecter, à partager et à faire connaitre les oeuvres de Dieu à travers le monde. Au travers de l’organisme Women for Change, l’Église Unie aide des jeunes filles en Zambie à avoir accès à l’éducation et contribue également à l’accès à l’eau potable. Notre Église a des partenariats avec différents organismes autant canadiens qu’internationaux et vient en aide à une multitude de gens, et ce de multiple façon; que se soit au travers de banques alimentaires ou au travers le soutient de maisons pour personnes sans-domicile, que ce soit par l’accompagnement de personne en processus de réhabilitation sociale ou en venant en aide à une population victime d’une catastrophe, notre Église utilise le langage de la foi afin d’atteindre les autres.

Aujourd’hui, on célèbre la Pentecôte, le don de l’Esprit saint; le jour où l’Église a pris naissance. Je pense qu’il est bien de se rappeler, en ce jour d’anniversaire, quelques-unes des oeuvres que Dieu a accomplies et continue d’accomplir par notre Église. Les différentes communautés juives ont entendu les disciples parler en différentes langues et tout le monde s’est compris, tout le monde s’est compris parce que c’est le langage de l’amour qui a été parlé, le langage de Dieu. Le don de l’Esprit saint nous invite à continuer à partager cet amour et à parler des oeuvres de Dieu à ceux et celles qui nous entourent. Il nous invite à entrer en contact avec l’autre et ce peu importe la culture, l’identification de genre, l’orientation sexuelle, la couleur de peau, la religion, le statut social et même la langue. Cette vision et ce but ultime d’une Église unie dans la diversité n’est pas une Église formée de gens qui sont identiques et qui partagent les mêmes croyances. Le but d’une Église unie dans la diversité est seulement une Église qui est unie et motivée par l’amour, un amour qui peut importe la langue que nous parlons peut être entendu. Mes amis(es), que l’Esprit de Dieu descende sur nous encore une fois, aujourd’hui, et qu’il soit porteur des fruits de l’amour.

Amen.

LECTURES BIBLIQUES

Actes 2:1-21

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *