Le Seigneur est proche en toute circonstance

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

Pensez-vous que les Ukrainiens et tous les peuples qui vivent présentement en zones de guerre sont de plus grands pécheurs – qu’ils sont plus loin de Dieu – que nous qui vivons en paix et dans l’abondance ? « Non », Jésus nous dit-il, « mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » Et ce motoneigiste qui a perdu la vie dans une accident survenu le 11 mars dernier en Nouvelle Beauce, pensez-vous qu’il avait plus à se reprocher que tous les autres habitants de la région de Chaudière-Appalaches ? « Non » Jésus nous dit-il, « mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière. »

Mais… nous allons toutes et tous périr, Jésus. Nous le savons : ton chemin n’est pas une voie de contournement. C’est vrai que ce n’est pas tout le monde qui saura c’est quoi, vivre dans une zone de guerre, c’est vrai. Et je dirai tant mieux. De grâce, Seigneur, que le moins de monde possible en fasse l’expérience ! Mais à un moment ou l’autre dans la vie, tout le monde doit affronter le malheur et la mort. Personne n’y échappe… personne.

Et quand un malheur nous arrive, il est très humain de se demander pourquoi, de chercher un coupable… et même de pointer Dieu du doigt. Qui n’a pas déjà dit, ou entendu quelqu’un d’autre dire, « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça ? » Cette façon de penser est reflétée dans notre système judiciaire qui est basé sur une logique de justice rétributive… où récompenses et punitions sont distribuées selon ce que l’on mérite. Cela peut nous amener à croire que, quand un malheur arrive, soit Dieu nous punit, soit Dieu nous a carrément abandonnés. Cela peut aussi nous amener à abandonner Dieu. Car honnêtement, qui voudrait louer un Dieu Tout-Puissant qui abandonnerait les humains à leur sort  ? Cette façon de penser, c’est un péché, justement parce qu’elle nous éloigne de Dieu qui a une façon toute autre de penser, de concevoir la vie : « C’est que vos pensées ne sont pas mes pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins – oracle du SEIGNEUR. » (Ésaïe 55, 8) Ne nous laissons pas nous emprisonner dans une logique stérile. Par la grâce de Dieu, laissons l’Esprit-Saint changer nos cœurs de pierre, et notre pensée. Convertissons-nous.

« Se convertir » peut justement être traduit par « changer de pensée », ou changer de cœur. Rappelons-nous que dans l’univers de la Bible, le cœur est le siège, non pas de nos émotions mais de nos décisions, de nos motivations profondes.  À chacun-e, de se poser la question : Qu’est-ce qui me motive justement ? Si nous sommes motivés à rejeter la méchanceté, la ruse, l’hypocrisie, l’envie la médisance (1 Pierre 2, 1) et tout ce qui peut nous éloigner de la volonté de Dieu, est-ce parce qu’on cherche à mériter une récompense ou à éviter une punition ? N’est-ce pas plutôt parce que nous avons gouté que le Seigneur est bon (1 Pierre 2, 3) et ce, dans le bonheur comme dans le malheur ?

Notre conversion nous sort d’une logique qui nous enferme dans le malheur et le désespoir. Notre conversion nous sort d’une pensée qui nous fait douter de la bonté et la bienveillance de Dieu pour toutes ses créatures… même celles dont la vie nous paraît complètement stérile. Notre conversion fait de nous des pierres vivantes, des hommes et des femmes solidement ancrés en Christ et qui, par le fait même, sommes appelés à témoigner de l’espérance que nous avons en lui. Ne sous-estimons jamais la valeur et l’importance de notre témoignage. Chaque geste que nous posons en faveur de la justice réparatrice, des droits humains, de la paix, de la digité de tous les enfants de Dieu – et non seulement les plus productifs selon les standards de notre société axée sur la performance – témoigne de notre espérance. Chaque geste, chaque parole qui témoigne de notre confiance en Dieu qui peut faire fructifier les vies et les situations qui sont, en apparence, complètement stériles. Chaque geste, chaque parole qui sème un peu d’espoir peut changer une vie. Et ensemble, une vie à la fois, nous pouvons changer le monde.

Vous connaissez la théorie des six degrés de séparation ou des six poignées de main selon laquelle nous sommes reliés à toutes les autres personnes sur la Terre par une chaîne de relations individuelles comprenant au plus six maillons ? Par exemple, un jour j’ai serré la main du premier ministre du Canada. Ça veut dire que je suis à deux poignées de main de Vladimir Poutine. Ça veut dire aussi que je suis à six poignées de main ou moins de tout le peuple Ukrainien. Et ça veut dire aussi que nous sommes à six paroles ou gestes bienveillants de tous les autres humains sur la Terre.

Jésus nous le rappelle aujourd’hui. Le malheur fait partie de la vie. Personne n’y échappe, Pourtant, par la grâce de Dieu, et l’œuvre du Christ, tout le fumier qui nous tombe dessous peut devenir de l’engrais qui favorisera le développement de fruits à l’avenir. Et avez-vous remarqué ? L’avenir est ouvert. Il n’y a pas de date limite.  Grâce à l’intervention du vigneron, même le figuier le plus stérile, celui qui donne l’impression de siphonner des ressources inutilement n’est pas au-delà de toute espérance. Car qui met sa confiance en Christ, la pierre angulaire de notre foi, ne sera pas confondue (1 Pierre 2, 6). Son espérance ne sera pas trompée.

Frères et sœurs, en toute circonstance, dans le bonheur comme dans le malheur, « Recherchez le SEIGNEUR puisqu’il se laisse trouver, appelez-le, puisqu’il est proche…. C’est que vos pensées ne sont pas mes pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins – oracle du SEIGNEUR. … C’est que les cieux sont hauts, par rapport à la terre : ainsi mes chemins sont hauts, par rapport à vos chemins, et mes pensées, par rapport à vos pensées. C’est que, comme descend la pluie ou la neige, du haut des cieux, et comme elle ne retourne pas là-haut sans avoir saturé la terre, sans l’avoir fait enfanter et bourgeonner, sans avoir donné semence au semeur et nourriture à celui qui mange, ainsi se comporte ma parole du moment qu’elle sort de ma bouche : elle ne retourne pas vers moi sans résultat, sans avoir exécuté ce qui me plaît et fait aboutir ce pour quoi je l’avais envoyée. » (Ésaïe 55, 6-11). Amen.

 

LECTURES BIBLIQUES

Luc 13, 1-9

Ésaïe 55, 6-11

Pierre 2, 1-6

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