Attendre afin que tous parviennent à la conversion

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

Dans les derniers jours on a beaucoup entendu parler de Jérusalem, dont le nom signifie littéralement cité de paix. Paradoxe encore plus douloureux en ce temps liturgique qui évoque les racines hébraïques de la foi chrétienne, la ville qui symbolise dans les Écritures la sainteté du Dieu de l’alliance et sa bienveillance salvifique à l’égard de toutes les nations, est plus que jamais le lieu d’hostilités incessantes entre juifs et arabes, de vexations multiples entre fidèles du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Comme nous sommes loin des propos du prophète Ésaïe : élève avec énergie ta voix, Jérusalem, joyeuse messagère […] proclame : « Dans le désert dégagez un chemin pour le SEIGNEUR, nivelez dans la steppe une chaussée pour notre Dieu. Que tout vallon soit relevé, que toute montagne et toute colline soient rabaissées […] la gloire du SEIGNEUR sera dévoilée et tous les êtres de chair ensemble verront…»

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.


Confusion entre le religieux et le politique, justification sacrée du déni de justice et d’amour du prochain, le scandale perdure, telle une partition rejouée constamment partout sur la planète. Pourtant, il apparaît évident que les sévices innombrables que les humains n’ont de cesse de s’infliger les uns aux autres sont absolument contraires à l’intention divine exprimée par le prophète et proclamer à nouveau par Jean le Baptiste. Comment sortir de ce bourbier ? L’humanité doit se convertir, changer boutt pour boutt. Enlever les obstacles qui empêchent une vie dans la paix, la sécurité, l’accès à une juste part des ressources de ce monde, c’est dégager un chemin pour le SEIGNEUR. L’expérience authentique de Dieu fonde la dignité et le sacré de l’existence humaine, nous le croyons. Mais lorsque la référence au divin nourrit la méfiance et le ressentiment, agrandit le fossé de l’incompréhension voire de la haine, comment redire l’objectif et le bien commun à rechercher pour susciter une convergence d’aspirations et d’efforts dans une même direction?

La Déclaration universelle des droits de l’homme est une tentative d’établir une vision commune entre les humains qui soit acceptable par des personnes de différentes nationalités, cultures et religions. Ce texte n’est évidemment pas parfait; dans son nom même (de l’homme plutôt que de la personne) la déclaration illustre bien comment toute formulation est inévitablement entachée des limites de ses rédacteurs, ignorance et manque de sensibilité de l’époque comme des préjugés et biais culturels non perçus. Cela dit, pour moi, la lecture de la déclaration est en elle-même une expérience profonde de notre commune humanité, une manière laïque, séculière, de décrire l’appel sacré à la vie, don divin de l’existence à recevoir, respecter, partager, protéger et à promouvoir. Je vous invite à utiliser les hyperliens intégrés dans cette prédication pour aller vous-même méditer ce texte charnière.

En ce dimanche où nous sommes assemblés pour adorer Dieu et glorifier sa présence solidaire et aimante en l’homme Jésus, don de la guérison et du salut pour tous et toutes, nous nous associons pleinement à cette Journée des droits de l’homme et pouvons y entendre les aspirations profondes de notre foi, « les droits inaliénables de chaque individu en tant qu’être humain, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. » Dans cette perspective, l’ACAT nous propose un schéma de prière avec tout plein de ressources et de références que je vous invite fortement à consulter pour prolonger ce culte et à utiliser dans vos méditations quotidiennes tout au long de cette saison.

Face à la difficulté des temps et au report constant de l’avènement plénier du règne de Dieu, du salut introduit en Jésus-Christ, une grâce offerte à tous et toutes sans égard à nos œuvres, la réflexion des premiers chrétiens exprimée dans la lettre de Pierre demeure pertinente pour notre génération. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard, mais il fait preuve de patience envers vous, ne voulant pas que quelques-uns périssent mais que tous parviennent à la conversion […] Nous attendons selon sa promesse des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habite […] c’est pourquoi, mes amis, dans cette attente, faites effort pour qu’il vous trouve dans la paix, nets et irréprochables.

Les choses sont lentes à changer, notre espérance est mise à rude épreuve. C’est que le changement doit d’abord être en nous pour qu’il puisse se diffuser au monde autour de nous. En écoutant et faisant nôtre l’exhortation de Jean Baptiste, soyons docile au mouvement de l’Esprit du Christ et renouvelons-nous encore et toujours afin de hâter la venue du jour de Dieu. Investis dans la promotion intégrale des droits de la personne, ne relâchons pas nos efforts. Et, pour conclure à nouveau sur les mots de la lettre de Pierre, …dites-vous bien que la longue patience du Seigneur, c’est votre salut ! Amen.

Par Denis Fortin, pasteur

Église Unie Saint-Pierre / 2e dimanche de l’Avent « B » / 10 décembre 2017

 

LECTURES BIBLIQUES

Ésaïe 40, 1-11

2 Pierre 3, 8-15a

Marc 1,1-8

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