Ah ! Si tu déchirais les cieux et si tu descendais !

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

Le 30 novembre 2014 – 1 Avent B08 – Église unie St-Pierre

Lectures bibliques

Ésaïe 63, 19b-64, 11 

Ah ! si tu déchirais les cieux et si tu descendais,
tel que les montagnes soient secouées devant toi,

tel un feu qui brûle des taillis,
tel un feu qui fait bouillonner des eaux,
pour faire connaître ton nom à tes adversaires ;
les nations seraient commotionnées devant toi,
2si tu faisais des choses terrifiantes, que nous n’attendons pas :
tu descendrais, les montagnes seraient secouées devant toi.
3Jamais on n’a entendu,
jamais on n’a ouï dire,
jamais l’œil n’a vu
qu’un dieu, toi excepté,
ait agi pour qui comptait sur lui.
4Tu surprends celui qui se réjouit de pratiquer la justice,
ceux qui sur tes chemins se souviennent de toi.
Te voilà irrité, car nous avons dévié ;
c’est sur ces chemins d’autrefois que nous serons sauvés.
5Tous, nous avons été comme l’impur,
et tous nos actes de justice, comme les linges répugnants ;
tous, nous nous sommes fanés comme la feuille,
et nos perversités, comme le vent, nous emportent.
6Nul n’en appelle à ton nom,
nul ne se réveille pour t’en saisir,
car tu nous as caché ton visage,
tu as laissé notre perversité nous prendre en main
pour faire de nous des dissolus.
7Cependant, SEIGNEUR, notre Père c’est toi ;
c’est nous l’argile, c’est toi qui nous façonnes,
tous nous sommes l’ouvrage de ta main.
8Ne t’irrite pas, SEIGNEUR, jusqu’à l’excès,
ne te rappelle pas à jamais la perversité.
Mais regarde donc : ton peuple, c’est nous tous !
9Tes villes saintes sont un désert,
Sion est un désert,
Jérusalem, une désolation.
10Notre Maison sainte et splendide
où nos pères chantaient tes louanges,
a été embrasée par le feu,
et tout ce qui faisait notre passion
devenu dévastation !
11Est-ce que, devant tout cela,
tu pourrais te contenir, SEIGNEUR ?
Tu resterais inactif
et tu nous humilierais jusqu’à l’excès ?

Marc 13, 24-37

« Mais en ces jours-là, après cette détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne brillera plus, 25les étoiles se mettront à tomber du ciel et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. 26Alors on verra le Fils de l’homme venir, entouré de nuées, dans la plénitude de la puissance et dans la gloire. 27Alors il enverra les anges et, des quatre vents, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel, il rassemblera ses élus.
28« Comprenez cette comparaison empruntée au figuier : dès que ses rameaux deviennent tendres et que poussent ses feuilles, vous reconnaissez que l’été est proche. 29De même, vous aussi, quand vous verrez cela arriver, sachez que le Fils de l’homme est proche, qu’il est à vos portes. 30En vérité, je vous le déclare, cette génération ne passera pas que tout cela n’arrive. 31Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. 32Mais ce jour ou cette heure, nul ne les connaît, ni les anges du ciel, ni le Fils, personne sinon le Père.
Veillez
33« Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment. 34C’est comme un homme qui part en voyage : il a laissé sa maison, confié à ses serviteurs l’autorité, à chacun sa tâche, et il a donné au portier l’ordre de veiller. 35Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison va venir, le soir ou au milieu de la nuit, au chant du coq ou le matin, 36de peur qu’il n’arrive à l’improviste et ne vous trouve en train de dormir. 37Ce que je vous dis, je le dis à tous : veillez. »

 

 

Prédication

« Ah ! Si tu déchirais les cieux, et si tu descendais, tel que les montagnes soient secouées devant toi! » C’est le cri d’un peuple qui voit tous ses espoirs s’envoler. C’est le cri de nos ancêtres dans la foi qui…pendant 70 ans d’exile à Babylone… ont attendu, ont prié, ont espéré qu’un jour…tout reviendrait comme avant…qu’un jour…ils pourraient regagner leur pays…rendre un culte à Dieu dans leur temple…et vivre en paix et en sécurité chez eux. Après 70 ans…ils croient que leurs rêves se réalisent enfin. Babylone tombe et Cyrus, roi de Perse, donne aux exilés le droit de regagner leur pays. Mais une fois arrivés…ils constatent que tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce n’était pas du tout ce à quoi ils s’attendaient. Les conditions socio-économiques sont extrêmement difficiles dans ce pays en reconstruction…et le temple est toujours en ruines. Le monde est à l’envers ! Ce qui était censé être une source de joie…est devenu un puits de désespoir …apparemment sans fond… Les gens se demandent si Dieu les a abandonnés pour toujours. Ils sont à bout de souffle et à bout de force. Ils se sentent démunis et impuissants. « Ah ! Si tu déchirais les cieux, et si tu descendais, tel que les montagnes soient secouées devant toi! »

Ce cri est la lamentation d’un peuple qui a l’impression que l’univers s’écroule autour de lui…une prière pour le renversement de l’ordre établi…une prière pour la re-création du monde. C’est encore le cri du peuple juif qui rêve toujours d’être en sécurité chez lui. Comme c’est le cri des Palestiniens dépossédés, qui voient leurs oliviers…la base de leur économie…et symbole de paix par dessus le marché… rasés par des bulldozers ou déracinés et transplantés dans les colonies juives. Et c’est aussi le cri des indignés de partout, qui ressentent l’impuissance et le poids de la fatalité. C’est l’appel au secours de couples, de familles, de communautés déchirés par d’interminables conflits…ou accablés par le poids de leurs soucis. C’est la plainte de tous ceux et celles qui souffrent dans leur corps, leur âme ou leur esprit…et qui n’en voient pas la fin…

Mais c’est aussi une confession de foi…c’est aussi l’expression d’une conviction profonde…que Dieu seul peut nous sauver…c’est-à-dire…franchir la distance entre notre vie actuelle et la vie abondante que Dieu nous a promise. Ah ! Si tu déchirais les cieux, et si tu descendais… !

Pour les Chrétiens, la réponse à notre cri du cœur est venue en Jésus, Emmanuel…Dieu avec nous…dans la vie…dans la mort…et dans la vie au-delà de la mort…pour renverser l’ordre des choses…pour re-créer le monde. Les premiers Chrétiens y croyaient dur comme fer…et cette conviction leur a donné la force d’endurer toutes sortes de souffrances en attendant que le Christ revienne pour finir ce qu’il avait commencé à l’incarnation. Mais plus le temps passait…plus il était difficile d’attendre. Au moment où l’Évangile de Marc a été écrit…quelque part autour de l’an 70…c’est-à-dire après 40 ans d’attente…parmi ceux et celles qui avaient mis leur espoir en Jésus, beaucoup étaient morts sans voir la délivrance tant attendue. L’Empire romain écrasait le peuple et le temple était encore une fois en ruines. Ce n’était pas du tout ce à quoi les premiers Chrétiens s’attendaient. Certains commençaient à se demander s’ils s’étaient trompés en croyant en Jésus. Alors Marc leur écrit…comme il nous écrit… : « Ne lachez pas ! Même si vous avez l’impression que tout est noir et que le ciel vous tombe dessus…Dieu ne vous a pas abandonnés…il est là en plein milieu de la détresse…là où vous l’attendez le moins…et il vous rassemblera autour de lui dans son royaume où tous et toutes auront la vie…et la vie en abondance. Ce ne sera pas ce que vous avez déjà connu parce que Dieu va faire toutes choses nouvelles. Ceci n’est pas une promesse comme les autres…car c’est Dieu lui même qui nous a donné sa Parole. Cette Parole…descendue du ciel…faite chaire en Jésus Christ et à l’œuvre en vous par le Saint-Esprit. Cette promesse est sûre. Elle s’accomplira…même si nous ne savons pas quand ce sera le moment. Restons donc éveillez…comme les enfants le soir de Noël…afin de ne RIEN manquer à l’œuvre merveilleuse de notre Dieu. Amen.

Darla Sloan, pasteure

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