Contes de la grâce abondante autant qu’inespérée…

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DenisLa cruche de farine ne tarit pas, et la jarre d’huile ne désemplit pas, selon la parole que le SEIGNEUR avait dite par l’intermédiaire d’Elie. (1 Rois 17,16)

Voilà comment pourraient s’intituler ces deux extraits des Écritures que nous appelons saintes, car à leur écoute nous sommes transportés hors de l’habituel et du familier et introduis dans une autre dimension à l’encontre du cours ‘normal’ des choses et de la vie. Ces histoires ont été mises par écrit pour en préserver le souvenir à travers les siècles et les lieux car la leçon qu’elles enseignent, la sagesse de vie qu’elles révèlent, concernent l’humanité de toutes les époques et de partout sur notre terre. De plus, les chercheurs et chercheuses de Dieu que nous sommes décèlent dans ces récits une valeur ajoutée inestimable : le Souffle même du divin, l’Esprit qui vient vivifier notre esprit alors que nous écoutons avec le cœur et que les paroles et les mots deviennent en nous espérance, guérison, miséricorde et confiance. Ici, c’est l’âme et non l’intellect qui est sollicitée.

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.

 

Dans la trame de l’histoire humaine, Dieu, par ses prophètes, a souci de manière prééminente des êtres fragiles, marginalisés et en apparence sans importance. Du point de vue divin c’est la masse anonyme du monde ordinaire qui reçoit toute sa sollicitude, et non ceux qui déambulent en grandes robes, salués sur les places publiques, occupant les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les dîners et affectent de prier longuement. Ceux-là, par leur vie toute centrée sur eux-mêmes, en pratique dévorent les biens des veuves. Une telle attitude porte en elle-même sa propre condamnation.

Esquissée en Élie et manifestée en plénitude en Jésus, voilà donc le mouvement permanent de Dieu vers l’humanité. Dieu s’approche, encore et encore; il frappe à la porte des cœurs; ceux et celles qui l’accueillent, sans se dissimuler derrière les prétentions, les apparences de l’avoir, du pouvoir ou du savoir, accèdent à sa présence transformatrice. En ce jour du souvenir des conflits guerriers engendrés par les humains, alors que l’armistice déclarait mettre fin à toutes les guerres, l’évocation de ces réalités tragiques de l’humanité est une admission de notre pauvreté radicale : les réfugiés qui fuient leurs pays déchirés par la guerre, les populations déplacées dans leur propre pays, toutes les victimes de haines tribales, ethniques ou des convoitises économiques, les personnes malades, âgées, les handicapés, les personnes laissées pour compte…

Il est remarquable qu’Élie demande l’aide d’une veuve qui n’a pourtant rien; sa requête deviendra merveilleusement la possibilité de recevoir une subsistance aussi abondante qu’inespérée. De même, Jésus fait l’éloge de la veuve qui offre, du sein de son indigence, tout à Dieu, son essentiel. L’économie divine invite à découvrir le salut, la santé et l’aisance dans la communion intime à Dieu dans la proximité de notre quotidien, la présence de Jésus qui se prolonge dans le maintenant. En effet, c’est là l’œuvre de Dieu, aussi fantastique qu’un vase qui n’a pas de fond, lorsque nous devenons chacun, chacune, les uns pour les autres, la providence divine, l’actualisation dans l’instant présent de la bienveillance de l’Éternel. Élie prend le fils malade à bras le corps et lui partage son souffle, sa chaleur, sa vie, avec sa prière radicale, SEIGNEUR, mon Dieu, que le souffle de cet enfant revienne en lui ! Tout et rien c’est pareil pour Dieu dont la grâce surabonde au bout de notre espoir… Dieu agit et il veut le faire à travers nous, nos prières, nos offrandes, notre service, notre engagement entier.

Il y avait une fois… et il y a toujours. Les acteurs ont changé, les situations sont actuelles. Il y a toujours des veuves et des orphelins, des malades et des affamés, des émigrés et des miséreux. Si loin comme si proche. Puisse cet amour infini manifesté dans la grâce être le souvenir permanent gravé en nos cœurs dont l’Esprit se sert pour que nous soyons, tel Élie, à l’exemple de Jésus, souffle de vie, jarre d’abondance et générosité débordante qui ne tarit jamais. Amen.

Denis Fortin, pasteur

Église Unie Saint-Pierre 32e dimanche ordinaire « B » – 8 novembre 2015

/ Jour du souvenir

 

LECTURES BIBLIQUES

Psaume 146 & 1 Rois 17, 8-24 & Marc 12, 38-44

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