LECTURES BIBLIQUES : Psaume 96; Ésaïe 9,1-6; Luc 2,1-7; Tite 2,11-14

Le peuple qui marchait dans les ténèbres… a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi.¹ Cette déclaration du prophète, a été faite il y a 2500 ans, dans un climat de turbulences sociales et politiques, de précarité économique, d’insécurités et de violence multiples qui n’avaient rien à envier à notre époque. Ésaïe, poussé par l’esprit sacré, discernait la trame cachée de la marche de l’histoire et invitait ses auditeurs à partager cette manière de voir.

Le poète mystique qui a rédigé le psaume, a fait chanter par ses mots avec jubilation les cieux, la mer, la campagne, les forêts… les familles des peuples qui rendent gloire au Seigneur.² L’univers matériel, le cosmos entier, la nature et l’humanité dans tout son potentiel, oui, le monde reste ferme, inébranlable car le SEIGNEUR est roi et juge les peuples avec droiture.³ Le psalmiste discernait l’interrelation de tout ce qui existe, visible et invisible, atomes, cellules et galaxies, et invitait à saisir dans ces réalités l’amour du Créateur, fondement et destiné de l’existence. Donnez au Seigneur gloire et force… prosternez-vous devant lui, terre entière.⁴

Depuis plus de 2000 ans, des humains de toutes les cultures, langues, nations et religions ont été fascinés par ce récit de l’enfant dans la mangeoire. Quel paradoxe : l’éclat de la puissance sacrée irradie dans ce petit homme, fragile, pauvre et vulnérable et touche ce qu’il y a de plus authentique en chacun des personnages de ce récit merveilleux. La grandeur véritable est dans la simplicité et l’humilité; la destinée de l’humanité et de la création tout entière s’accomplit par la bienveillance et la compassion, la paix se trouve dans la justice et le partage.

Les cantiques traditionnels ajoutent une touche de fantastique à ces évènements hors du commun, là aussi une invitation à aller par-delà le raisonnement pour se laisser toucher par ce que cela signifie pour chacune, chacun de nous. Car cette naissance d’autrefois trouve sa finalité lorsqu’elle se loge en nous : Jésus nous révèle ce que nous sommes depuis toujours dans le dessein de Dieu, la plénitude du corps du Christ en devenir.

Comme ces gens de jadis l’ont été, nous aussi, nous sommes insérés dans le temps présent de nos vies, notre époque, et nous tentons de donner du sens à nos existences qui sont toujours, d’une manière ou une autre, un combat pour la survie et un apprentissage permanent pour vivre selon ce qu’il y a de plus vrai et bienfaisant pour nous, notre prochain, pour la société et pour notre Terre mère.

Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné… Il y aura une souveraineté étendue et une paix sans fin pour le trône de David et pour sa royauté, qu’il établira et affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours – l’ardeur du SEIGNEUR de l’univers fera cela.⁵ C’est là le fondement de la joie de Noël, le salut offert gratuitement : Noël un jour, Noël toujours. Amen.