Pourquoi les mages ont-ils choisi de quitter leur pays – leur culture, leurs coutumes ? Pourquoi partir ? Que cherchaient-ils? Qu’espéraient-ils trouver loin de la maison ? Et vous qui avez un jour choisi de quitter votre pays, votre province, votre culture ou votre Église d’origine ? Que cherchiez-vous ? Qu’espériez-vous ? Quel signe vous a indiqué que vous étiez sur le bon chemin, que vous avez fait le bon choix ? De quelles bénédictions Dieu vous a-t-il comblées chemin faisant ?
Les mages ont vu une étoile. Parmi les milliers d’étoiles au ciel, qu’avait-elle de si particulier que les mages ont décidé de partir à sa suite. Si seulement les mages avaient eu Google Maps. Ils seraient peut-être allés directement chez Marie et Joseph. Ils n’auraient peut-être jamais eu besoin de s’arrêter à Jérusalem pour demander leur chemin. Hérode n’aurait peut-être jamais rien su à propos de l’enfant qui venait de naître. Mais Dieu ne donne pas un itinéraire tout tracé d’avance à qui veut marcher dans ses voies. Dieu nous donne des signes qu’il faut reconnaitre, interpréter et tenter de suivre du mieux qu’on peut. Par amour pour nous, Dieu ne nous contraint pas à suivre machinalement ses chemins. À nous de choisir librement ses voies. Chaque pas devient alors une occasion à saisir. Chaque rencontre a le potentiel d’enrichir et d’approfondir notre quête.
Revenons aux mages. Ils connaissaient assez bien les étoiles. Ils ont quelques notions de la tradition des juifs, assez pour savoir que l’étoile signifiait la naissance d’un nouveau roi. Mais ils sont assez sages pour savoir qu’ils ne savent pas tout et qu’interpréter les signes du ciel se fait mieux en gang. Alors ils saisissent l’occasion de s’arrêter à Jérusalem pour en apprendre davantage.
Hérode, lui, rate l’occasion qui lui est offerte. Enfermé dans son palais, il ne voit pas la lumière divine qui brille pour toutes et tous. Il ne saisit pas que la naissance de cet enfant représente une chance pour tous les enfants de Dieu plutôt qu’une menace pour lui. Il opte pour la peur de l’autre plutôt que la confiance en Dieu. Il laisse les ténèbres de sa tyrannie, et sa de perfidie éclipser le Soleil de la justice. Il ne cherche que son propre intérêt : garder le pouvoir, préserver sa domination, ses privilèges et ce, coûte que coûte… même si c’est un… ou des enfants… qui en paient le prix.
Mais, n’allons pas trop vite. Les mages quittent Hérode et prennent la route de Bethléem. Ils avancent à la lumière de l’étoile. Quand elle s’immobilise au-dessus d’une maison, ils ne sont pas juste remplis de joie, ils débordent de joie. C’est comme ça, quand on est… ENFIN… persuadée d’être sur le bon chemin, d’être là où Dieu veut qu’on soit, n’est-ce pas ? Avec Dieu, pas de preuve irréfutable… mais un feeling indéniable, une joie qui irradie de notre for intérieur.
Les mages entrent dans la maison et ce n’est pas juste un enfant qu’ils voient. Ce n’est pas une menace pour l’ordre établi non plus. Ils se prosternent devant le petit. Le contraste avec Hérode est frappant. Si seulement tous les riches et puissants de la terre choisissait l’humilité et l’adoration plutôt que l’orgueil et l’autosuffisance ! Les mages donnent le meilleur de ce qu’ils ont à l’enfant. Ils lui offrent de l’or (signe que l’Enfant est un roi digne de leur allégeance); de l’encens (symbole des prières qui seront adressées au seul vrai Dieu) et de la myrrhe (parfum des sépultures). Les mages ont du flair ! L’Enfant-Dieu sera un roi pas comme les autres. Il choisira notre mort pour que nous partagions sa vie.
À la lumière de cette rencontre avec l’Enfant de Bethléem, les mages ne voient d’autre choix que d’essayer de déjouer les machinations d’Hérode. Mais ils sont assez sages pour savoir que parfois, la meilleure stratégie, c’est d’éviter une confrontation directe. Ils choisissent de défier l’ordre du tyran et retournent dans leur pays par autre chemin. Ont-ils appris la suite de l’histoire ? Non, ils sont probablement comme nous : sincères dans leur désir de faire ce qui est juste, mais pris dans le système. Bien malgré nous, parfois nos choix et nos gestes ont des répercussions néfastes… et souvent complètement insoupçonnées… sur des populations entières loin de chez nous.
Et si les mages avaient fait un autre choix, que serait-il arrivé ? Nous ne le saurons jamais. Tout ce que l’on sait, c’est que les mages ont choisi d d’essayer de sauver un enfant. Les cyniques diront peut-être que ça n’a pas changé le monde. Hérode est demeuré un tyran vindicatif jusqu’à la fin de ses jours. Et d’autres l’ont suivi, nous le savons trop bien. Mais à travers les mages et à travers Joseph, à travers les choix qu’ils ont faits, par la grâce seule, en Jésus, Dieu continue à sauver ses enfants. En Jésus, peu importe nos origines, Dieu a choisi de faire de nous ses enfants et de nous bénir de toute bénédiction spirituelle. Vous rendez-vous compte ? Il ne nous manque rien. Par sa grâce, nous sommes une famille sainte, totalement consacrée à Dieu, dans la vie, dans la mort et dans la vie au-delà de la mort. Nous sommes capables de Dieu. Quelle bénédiction. À nous de choisir d’actualiser ce que nous sommes déjà par la grâce seule. Amen.
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