Bien aimés, Chères sœurs et chers frères,
Je me sens fier de partager cette célébration avec vous dans l’amour du Libérateur et Maître du monde, Jésus-Christ. Ces derniers temps, la Parole de Dieu s’adresse à nous avec des allusions aux aliments destinés à la consomption. En fait, ces références nous montrent comment Dieu est la source d’alimentation de nos vies, mais aussi comment Dieu manifeste sa puissance par les repas qu’il donne à ses enfants et à ses serviteurs. Il y a plusieurs textes qui s’inscrivent dans cette logique notamment la multiplication des pains qui permet au peuple de manger et à Jésus de montrer la Toute-puissance de Dieu aux yeux du monde. Il y a aussi le passage d’Exode où nous voyons comment Moïse montre au peuple d’Israël la Toute-puissance de Dieu par la descente miraculeuse de la manne pour le nourrir ; lui qui était victime d’une famine épidémique.
Ce jour, ce sera le tour d’Elie d’expérimenter l’intervention miraculeuse de Dieu qui lui donne la nourriture pour qu’il refasse ses forces quand il se sent abattu. Que s’est-il passé ? Pourquoi Dieu va-t-il nourrir Elie ?
La lecture du texte du premier livre des Rois me semble un peu particulière ce jour. Je l’ai souvent lu ; mais je n’ai jamais découvert sa richesse et sa portée spirituelles comme c’en est le cas aujourd’hui. Tous les aspects, toutes les étapes et toutes les dimensions de ce texte édifient le croyant en le Dieu Créateur du monde.
Ce texte commence en introduisant Akab qui donne un rapport à Jézabel. Les toutes premières lettres de ce passage nous disent ceci : « Akab donna le compte rendu de tout ce qu’il s’est passé à Jézabel et comment Elie a décapité tous les prophètes. »
Ce texte met en scène trois personnages principaux à savoir Elie, Akab et Jézabel ; les deux derniers étant diamétralement opposés au premier. La personne d’Elie est très connue par la plupart des lecteurs de la Bible. Mais Akab et Jézabel sont des personnages qui restent à explorer. C’est pourquoi nous allons commencer, dans cette méditation, par présenter leurs identités respectives.
Akab est l’un des rois du royaume divisé qui se situe dans la partie nord (septentrionale) du royaume d’Israël qu’on appelle le Royaume d’Israël. L’autre Royaume étant situé au Sud du territoire d’Israël et dont le nom est Juda. Ce roi avait épousé Jézabel qui était une princesse phénicienne. Cette dernière avait réussi à le séduire non pas seulement sur le plan affectif, mais aussi sur le plan spirituel et religieux. En fait, elle avait amené le roi et la population à abandonner le Dieu Créateur du monde pour adorer les dieux de Baal et les dieux d’Astarté, qui sont les dieux du royaume phénicien.
Le Baalisme est alors une religion pratiquée par les phéniciens. Cette religion est pernicieuse en cela que ses pratiques sont caractérisées par plusieurs rites maléfiques dont certains sont fondées sur un système d’anthropophagie et de cannibalisme qui font de l’être humain une proie. On parle toujours des dieux de Baal au pluriel parce que Baal est un terme générique qui, associé à un qualificatif, montre quel aspect est adoré. Astarté, pour sa part, est une divinité sidérale constamment associée au Dieu de Baal. Le culte à elle voué est caractérisé par la débauche et l’impudicité sans oublier les sacrifices humains. Comme beaucoup de religions, ces religions ont des prophètes. C’est pourquoi dans 1 Rois 18, on parle des prophètes de Baal et des prophètes d’Astarté.
Elie a tout fait pour qu’il y ait une réforme religieuse et spirituelle. Ce devait faire que le peuple prenne conscience et revienne au Dieu Créateur du monde. Pour le faire, il s’est mis au défi contre les 450 prophètes de Baal au vu et au su du peuple. Au bout de la confrontation des performances entre les deux groupes de prophètes, tout le peuple est tombé face contre terre pour adorer Yawe, le Dieu Tout-puissant. Sur ce, Elie a profité de cette occasion pour égorger tous ces prophètes de Baal.
C’est ce rapport que le Roi a donné à Jézabel, sa femme. Je me demande pourquoi il doit lui donner ce rapport. Quels sont les dessous du rapport qu’il donne à Jézabel, sa femme qui maîtrise mieux le baalisme que lui? Il faut dire que l’action d’Elie a créé une distance entre le peuple et le roi Akab sur le plan spirituel. Désormais, à cause ou grâce à Elie, il ne tiendra plus le même langage avec son peuple sur le plan spirituel. Le peuple a fait volte-face et a pris son destin spirituel en main. Il se dirait que le même phénomène peut se produire sur le plan politique surtout que le royaume est un royaume divisé avec d’un côté le royaume du Nord et de l’autre le Royaume du Sud. Lorsqu’il donne alors le rapport à Jézabel, il espère qu’elle pourra faire quelque chose pour que revienne le peuple.
Jézabel à son tour est très courroucée à cause de ce qui est arrivé à ses prophètes et annonce une riposte musclée à Elie. Elle lui promet la mort par décapitation. C’est une caractéristique propre au diable de contrattaquer quand il se sent menacé. En Matthieu 12 :45, Jésus nous dit que lorsqu’un démon est expulsé d’un corps qu’il a dompté, il revient avec 7 autres esprits plus forts. Donc le diable ne s’avoue jamais vaincu. C’est dans cette optique que Jézabel va promettre la mort à Elie pour montrer qu’elle reste invincible. Ce texte est le prototype de l’acharnement des princes des ténèbres, l’acharnement des démons, et l’acharnement des loges sur le monde sur l’humanité d’aujourd’hui.
Quand Elie reçoit cette nouvelle, il prend peur et décide de s’en aller pour protéger sa vie et envisage en même temps une retraite. C’est normal d’avoir peur et de se mettre à l’abri du danger car la vie est très précieuse surtout quand on n’a pas suffisamment de force et de foi pour s’attaquer au diable et aux sectes. Ce n’est que normal que de reconnaître ses limites dans la vie. Ça ne sert à rien de forcer quand on sait qu’on ne peut pas. Quand il était confronté aux prophètes de Baal, Elie a mené un combat spirituel parce qu’il était conscient de son niveau de foi par rapport à leurs puissances et il s’est en sorti avec brio. Maintenant qu’il s’agit de Jézabel elle-même et qui a même convoqué directement les dieux. Elie n’est pas passé par quatre chemins pour comprendre qu’il ne pouvait pas, avec son niveau de foi, résister au combat spirituel qu’elle voulait engager. Pour cela, il prend peur et décide de fuir, décide de protéger sa vie. Nous nous appuyons là-dessus pour dire que le chrétien doit pouvoir reconnaitre ses limites sur tous les plans. Il doit pouvoir tracer les frontières de ses forces spirituelles au-delà desquelles il reste et demeure impuissant.
Un jour, un Pasteur avait un cas de délivrance dans une famille dans le nord du pays. Au moment de partir pour cette intervention, son collègue pasteur qui ne s’y connaissait pas en matière de délivrance décida d’aller avec lui. Quand ils furent arrivés chez l’enfant qui était possédé par le démon, il entra aussi dans la chambre et pendant que le démon réagissait, il était à côté. A un moment donné, le démon s’est déchainé sur lui en disant : « toi qui es-tu ? Ce Pasteur, je le connais, mais toi, je ne te connais. » Le démon est sorti de cette petite fille et est entré sur le Pasteur qui est venu accompagner son collègue. Il s’est maintenant mis plutôt à supplier le démon de le laisser tranquille. Il a fallu que son collègue le délivre. Une fois délivré, il a promis de ne plus jamais assister à ce type d’activité. Vous voyez que si ce Pasteur avait reconnu ses limites, il ne serait pas tombé dans ces mauvais draps. Ce qui est bien, c’est qu’à la fin, il prend la résolution de reconnaître ses limites. Le chrétien doit pouvoir savoir quelles sont ses limites.
Elie aurait pu jouer au puissant pour affronter Jézabel. Mais il ne l’a pas fait parce qu’il reconnaissait ses limites. Le malheur chez nous, c’est que, très rarement, nous reconnaissons nos limites et nos faiblesses. Nous parlons toujours de nous en bien sans jamais faire allusion à nos faiblesses et à nos fautes. Elie va donc prendre la résolution de s’éloigner de la zone dangereuse avec son serviteur en quittant le territoire de commandement du Roi Akab parce que la ville où il laisse son serviteur se trouve déjà hors du royaume d’Israël, qui est le royaume du Nord. Maintenant, il est dans le Sud, c’est-à-dire dans le royaume de Juda dirigé par un autre Roi et dont la capitale est Jérusalem. La fuite d’Elie, c’est la fuite du diable. C’est la fuite des démons. C’est la fuite des cercles mystiques. Le chrétien doit apprendre à fuir le monde et les sectes de ce siècle lorsqu’il n’est pas sûr d’avoir une foi solide pour les dominer et les détruire.
Dans notre monde, les forces du mal s’accaparent l’économie. Elles ont le monopole du pouvoir politique dans plusieurs pays et par-là, elles cherchent à dicter leurs lois et leurs visions à l’humanité. Le monde du travail est aussi pourri par les loges. Les nominations sont conditionnées par l’appartenance à des loges. La passation des marchés reste l’apanage de ceux qui fréquentent les loges. Les dons à l’endroit des laissés pour compte sont conditionnés par les rites mystico-religieux. L’Eglise même n’est pas du reste. Les anciens, les pasteurs et les évêques qui ont embrassé les sectes sont légion. On a l’impression que le monde est sous la dictature des loges et des cercles magico-religieux. Cet acharnement a commencé depuis le temps d’Elie et continue aujourd’hui au siècle présent. Pour cela, le chrétien doit fuir pour protéger sa vie. Il ne doit pas s’exposer à ces démons. Le problème maintenant, c’est vers qui fuir ?
Fuir ici, c’est fuir vers Dieu. Se retourner vers lui. Elie le fait en allant à la montagne où Moïse avait reçu les dix commandements. C’est le Mont Sinaï ou encore le Mont Horeb. Il s’en va peut-être pour une retraite parce que ce qu’il a vu est plus fort que lui. Ce qu’il a vu dépasse ses forces. Il veut un peu se ressourcer. Mais seulement après avoir laissé son serviteur au moment de traverser le désert une fatigue le prend. Ce qui fait qu’il n’a plus de force physique pour continuer la marche et va maintenant solliciter la mort par Dieu. Il tombe en chemin et se met à dormir profondément. C’est dans son sommeil que Dieu se révèle à lui par un ange. Cet être surhumain lui donne à manger et à boire : « il lui dit lève-tôt, mange et boit car la route est longue. »
Lorsque nous sommes désespérés et que nous pensons qu’il n’existe plus de solution parce que nos moyens et nos forces s’affaiblissent le Seigneur envoie toujours auprès de nous un ange gardien pour nous secourir. Cet ange peut être une créature surhumaine, un ami, un prochain, un époux, une épouse, un frère, une sœur, un patron, un inconnu. C’est lui qui nous prête main-forte. Dieu n’abandonne pas son serviteur. Il lui envoie le pain du ciel pour le sauver, qu’il mange et qu’il ait la vie. Quand vous crachez sur le carme et la séduction du diable, Dieu vous n’abandonne pas.
LECTURES BIBLIQUES
Image : DeepAI
Un commentaire
Bonjour Pasteur Willy,
je viens de lire votre prédication et je suis frappé par les nombreuses mentions des « loges » comme forces du mal. Le mot fait pour moi référence à la Franc-Maçonnerie. Est-ce ainsi que vous l’entendez ? Si c’est le cas, cela pose la question des liens historiques et fondateurs entre le protestantisme et ce que certains voient comme une religion humaniste et laïque…
Fraternellement en Christ,
Jean Loignon